Départements : des binômes paritaires à la tête des cantons pour contrer l'entre-soi masculin
Depuis 2015, dans chaque canton, une femme et un homme se présentent et sont élus. Ce mode de scrutin paritaire a permis de trouver de nouveaux candidats, et notamment des femmes.
Une femme novice a été brutalement plongée dans un milieu d'hommes, tous rompus à la politique. En 2015, Nathalie Marajo-Guthmuller a été élue conseillère départementale d'Alsace grâce à la parité. Professeure de lycée, elle a dû apprendre, du jour au lendemain, à travailler avec les 45 maires de son canton, la plupart étant des hommes. "J'ai toujours eu conscience du fait que s'il n'y avait pas eu la parité, je n'aurais pas été sollicitée. Donc tout au départ, je me disais : 'On m'a placée'. Je me suis sentie assez illégitime, mais on va dire pas très longtemps", explique la conseillère départementale Alsace divers droite.
Une parité qui rencontre des critiques
Pour les élus masculins, il n'y a rien eu d'évident non plus. "C'est un univers d'hommes dans lequel une femme est arrivée, mais qui nous a été aussi imposée quelque part par la législation", glisse Damien Weiss, maire (divers droite) de Durrenbach (Bas-Rhin). Avant 2015, le conseil général du Bas-Rhin comportait une quarantaine d'hommes et seulement quatre femmes. Après 2015, il y avait autant de femmes que d'hommes, car la loi a imposé d'élire des binômes paritaires. Mais cette parité rencontre encore des critiques. Au Rassemblement National, on regrette la dimension contraignante de la loi. "Il faut faire attention à ce que la parité hommes-femmes ne desserve pas la méritocratie", juge Julie Muller, candidate départementale (RN) en Alsace. Par ailleurs, la répartition des délégations obéit encore à des stéréotypes : les routes pour les hommes, le social pour les femmes.
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