Vrai ou Fake : les salles de shoot créent-elles des nuisances pour les riverains ?
Ă Paris, Anne Hidalgo a dĂ©clenchĂ© la colĂšre des riverains avec son projet dâouverture de nouveaux lieux dâaccueil pour les toxicomanes. Deux espaces similaires existent en France depuis 2016. Alors, quel est lâimpact dâune salle de shoot dans un quartier ? Câest le Vrai ou Fake du mercredi 22 septembre.
Dans le XXe arrondissement de Paris, des manifestants se sont rassemblĂ©s pour dĂ©noncer le projet dâouverture de salles de consommation Ă moindre risque (SCMR) pour les toxicomanes, aussi appelĂ©es "salles de shoot", annoncĂ© par la maire de la capitale, Anne Hidalgo. Tous craignent une dĂ©gradation de leur quartier. En France, deux salles de ce type existent dĂ©jĂ depuis 2016, une Ă Paris et une Ă Strasbourg (Bas-Rhin). Alors, ces espaces sont-ils efficaces pour aider les toxicomanes et crĂ©ent-ils vraiment de lâinsĂ©curitĂ© dans le voisinage ?
Dans le centre de la capitale, situĂ© prĂšs de la gare du Nord, 160 consommateurs dĂ©filent chaque jour. Ils apportent leur drogue, gĂ©nĂ©ralement du Skenan, un dĂ©rivĂ© de la morphine ou du crack. "On leur met Ă disposition lâensemble du matĂ©riel pour rĂ©aliser une injection. Câest du matĂ©riel stĂ©rile, des cordes, des pompes, qui vont permettre aux personnes dâavoir une consommation la plus sĂ©curisĂ©e possible", explique Jamel Lazic, chef de service de la SCMR de Paris. Lâespace propose aussi des dĂ©pistages Ă lâhĂ©patite C ou au VIH pour les usagers, ainsi quâun suivi addictologique ou psychologique sâils le dĂ©sirent.
Un impact positif pour les usagers
LâInserm a Ă©tudiĂ© lâimpact des salles de Paris et de Strasbourg et selon son rapport, les consĂ©quences sont plutĂŽt positives pour les usagers, avec moins de passages aux urgences par rapport aux consommateurs de drogues qui ne frĂ©quentent pas ces lieux. LâInserm note Ă©galement que les usagers de la salle de shoot ont moins tendance Ă se droguer dans la rue. Quâen est-il de lâimpact pour les riverains ? Sur les rĂ©seaux sociaux, des photos de scĂšnes dâinjection et dâaltercations entre toxicomanes circulent. Pour certains commerçants, la prĂ©sence de la salle de shoot nuit Ă la rĂ©putation du quartier.
En termes de chiffres, depuis 2015, les interpellations liĂ©es Ă lâusage de stupĂ©fiants dans le secteur de la salle de shoot ont dans un premier temps augmentĂ©, puis diminuĂ©. En conclusion, une salle de shoot a dâabord un impact positif pour les toxicomanes, mieux encadrĂ©s dans leur consommation. En revanche, un tel dispositif crĂ©e des nuisances et un sentiment dâinsĂ©curitĂ© chez certains riverains, bien quâil nây ait pas dâaugmentation de la dĂ©linquance pour autant.
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