Cet article date de plus de trois ans.

Vrai ou Fake : les salles de shoot créent-elles des nuisances pour les riverains ?

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 3min
VRAI OU FAKE. La question des salles de shoot divise
VRAI OU FAKE. La question des salles de shoot divise VRAI OU FAKE. La question des salles de shoot divise (FRANCEINFO)
Article rédigé par franceinfo - L. Brisson, E. Martin, H. Desmarest
France Télévisions

À Paris, Anne Hidalgo a dĂ©clenchĂ© la colĂšre des riverains avec son projet d’ouverture de nouveaux lieux d’accueil pour les toxicomanes. Deux espaces similaires existent en France depuis 2016. Alors, quel est l’impact d’une salle de shoot dans un quartier ? C’est le Vrai ou Fake du mercredi 22 septembre.

Dans le XXe arrondissement de Paris, des manifestants se sont rassemblĂ©s pour dĂ©noncer le projet d’ouverture de salles de consommation Ă  moindre risque (SCMR) pour les toxicomanes, aussi appelĂ©es "salles de shoot", annoncĂ© par la maire de la capitale, Anne Hidalgo. Tous craignent une dĂ©gradation de leur quartier. En France, deux salles de ce type existent dĂ©jĂ  depuis 2016, une Ă  Paris et une Ă  Strasbourg (Bas-Rhin). Alors, ces espaces sont-ils efficaces pour aider les toxicomanes et crĂ©ent-ils vraiment de l’insĂ©curitĂ© dans le voisinage ?

Dans le centre de la capitale, situĂ© prĂšs de la gare du Nord, 160 consommateurs dĂ©filent chaque jour. Ils apportent leur drogue, gĂ©nĂ©ralement du Skenan, un dĂ©rivĂ© de la morphine ou du crack. "On leur met Ă  disposition l’ensemble du matĂ©riel pour rĂ©aliser une injection. C’est du matĂ©riel stĂ©rile, des cordes, des pompes, qui vont permettre aux personnes d’avoir une consommation la plus sĂ©curisĂ©e possible", explique Jamel Lazic, chef de service de la SCMR de Paris. L’espace propose aussi des dĂ©pistages Ă  l’hĂ©patite C ou au VIH pour les usagers, ainsi qu’un suivi addictologique ou psychologique s’ils le dĂ©sirent.

Un impact positif pour les usagers

L’Inserm a Ă©tudiĂ© l’impact des salles de Paris et de Strasbourg et selon son rapport, les consĂ©quences sont plutĂŽt positives pour les usagers, avec moins de passages aux urgences par rapport aux consommateurs de drogues qui ne frĂ©quentent pas ces lieux. L’Inserm note Ă©galement que les usagers de la salle de shoot ont moins tendance Ă  se droguer dans la rue. Qu’en est-il de l’impact pour les riverains ? Sur les rĂ©seaux sociaux, des photos de scĂšnes d’injection et d’altercations entre toxicomanes circulent. Pour certains commerçants, la prĂ©sence de la salle de shoot nuit Ă  la rĂ©putation du quartier.

En termes de chiffres, depuis 2015, les interpellations liĂ©es Ă  l’usage de stupĂ©fiants dans le secteur de la salle de shoot ont dans un premier temps augmentĂ©, puis diminuĂ©. En conclusion, une salle de shoot a d’abord un impact positif pour les toxicomanes, mieux encadrĂ©s dans leur consommation. En revanche, un tel dispositif crĂ©e des nuisances et un sentiment d’insĂ©curitĂ© chez certains riverains, bien qu’il n’y ait pas d’augmentation de la dĂ©linquance pour autant.

Commentaires

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour participer Ă  la conversation.