Colombie : "Otoniel", considéré comme le plus grand narcotrafiquant du pays, a été arrêté

Ivan Duque, président du pays, s'est aussitôt félicité du "coup le plus dur qui ait été porté au trafic de drogue en ce siècle" en Colombie, "seulement comparable à la chute de Pablo Escobar". Le gouvernement colombien a annoncé, samedi 23 octobre, l'arrestation de Dairo Antonio Usuga, alias "Otoniel", le narcotrafiquant le plus recherché du pays, pour lequel les Etats-Unis avaient offert 5 millions de dollars de récompense.

Des images diffusées par le gouvernement colombien ont montré "Otoniel", vêtu de noir, menotté et entouré de militaires colombiens armés. Le narcotrafiquant a été capturé à Necocli, dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec le Panama.

Il s'agissait de "la pénétration dans la jungle la plus importante jamais vue dans l'histoire militaire de notre pays", selon Ivan Duque. L'opération, pendant laquelle un policier a été tué, a mobilisé quelque 500 membres des forces de sécurité, appuyés par 22 hélicoptères, a-t-il précisé.

Inculpé par la justice américaine en 2009

Le narcotrafiquant, âgé de 50 ans, était à la tête du Clan del Golfo, formé d'anciens membres de groupes paramilitaires qui ont mené une lutte acharnée contre les guérillas de gauche jusqu'aux années 2010. Son arrestation représente le plus gros coup porté par le gouvernement colombien au crime organisé, alors que le pays reste le premier producteur mondial de cocaïne, dont les Etats-Unis sont le premier consommateur. "Otoniel" avait d'ailleurs été inculpé par la justice américaine en 2009, et fait notamment l'objet d'une procédure d'extradition devant le tribunal du district sud de New York.

"Otoniel", qui "se déplaçait avec huit cercles de sécurité" autour de lui, selon les autorités, était devenu le chef du Clan del Golfo après la mort de son frère Juan de Dios, alias "Giovanni", lors d'affrontements avec la police en 2012. Il avait pris les armes à l'âge de 18 ans comme guérillero dans l'Armée de libération populaire (EPL), une milice marxiste démobilisée en 1991. Après avoir déposé les armes, il était retourné combattre dans les groupes paramilitaires d'extrême droite.