Don du sang : les députés veulent supprimer une discrimination touchant les donneurs homosexuels
La commission des Affaires sociales a aligné la durée d'abstinence des homosexuels sur celle s'appliquant aux hétérosexuels.
Les députés ont voté en commission, mercredi 3 octobre, la fin d'une discrimination dans les dons du sang touchant les homosexuels, à l'occasion de l'examen d'une proposition de loi Les Républicains. La commission des Affaires sociales a adopté un amendement des socialistes, Hervé Saulignac en tête, alignant la durée d'abstinence des homosexuels sur celle s'appliquant aux hétérosexuels (quatre mois d'absence de relations avec plusieurs partenaires) avant d'effectuer un don.
"Pour tout homme donneur et toute femme donneuse, aucune distinction ne doit être faite en fonction du genre et sexe du ou des partenaires avec qui il ou elle aurait entretenu des relations sexuelles", avance l'amendement adopté, similaire à un amendement LFI. Depuis juillet 2016, les hommes homosexuels peuvent théoriquement donner leur sang, geste qui leur était interdit depuis 1983 en raison des risques de transmission du sida. Mais cette possibilité est soumise à des conditions fixées par un arrêté du 5 avril 2016, notamment l'abstinence d'un an, qui doit être déclarée lors d'un entretien préalable.
"Cet amendement va dans le bon sens" et, s'il est adopté en séance, "va mettre un terme à une stigmatisation des hommes gays et bi", s'est félicité Joël Deumier, président de SOS Homophobie. "La loi doit retenir comme critère les comportements à risques et non des populations à risques", a-t-il ajouté. La proposition de loi "visant à la consolidation du modèle français du don du sang", portée par Damien Abad, prévoit aussi d'abaisser l'âge légal ouvrant droit au don du sang de 18 à 17 ans, âge fixé en commission pour s'aligner sur le droit européen.
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