Don du sang : les conditions imposées aux donneurs homosexuels ne sont "pas une discrimination", selon AIDES
Marc Dixneuf, le directeur général de l'association AIDES, s'est dit "favorable à une évolution des critères" qui s'appliquent aux homosexuels qui voudraient donner leur sang mais en attendant, il y a selon lui d'autres "sujets de lutte contre l'homophobie".
L'Assemblée nationale a refusé d'aligner les conditions demandées aux hommes homosexuels voulant faire un don de sang sur celles s'appliquant aux hétérosexuels, dans la nuit du jeudi au vendredi 12 octobre. La mesure a été rejetée par 29 voix contre 23 mais, sur franceinfo, le directeur général de l'association AIDES, Marc Dixneuf, n'y voit "pas une discrimination". Cette association lutte contre le VIH, le sida, les hépatites, et accompagne les malades.
Les hommes homosexuels qui veulent donner leur sang doivent donc toujours n'avoir eu aucune relation sexuelle dans les douze mois précédents. Une période "fondée sur des données épidémiologiques", explique Marc Dixneuf.
Concentrons-nous sur l'essentiel
Marc Dixneuf, directeur général de AIDESfranceinfo
Mais le dirigeant de l'association n'y voit pas une discrimination pour autant. "Une discrimination, c'est le déni d'accès à un droit qui est infondé. Le don du sang n'est pas un droit", rappelle-t-il. "Ce qui est en jeu, c'est la sécurité des receveurs. C'est le droit des receveurs à recevoir des dons les plus sûrs possibles. On ne peut pas traiter de ce sujet-là en méconnaissant totalement la question de l'épidémie d'infection au VIH", a précisé le directeur général de l'association AIDES. "On ne peut pas mettre sur le même plan le multipartenariat chez les hétérosexuels et chez les homosexuels parce que les épidémies d'infection au VIH n'ont rien à voir les unes avec les autres."
Cependant, Marc Dixneuf se dit "favorable à une évolution des critères en fonction des données de la science". En attendant, il y a selon lui "de nombreux sujets de lutte contre l'homophobie" sur lesquels se concentrer. Il rappelle enfin qu'aujourd'hui, "si vous avez vécu dans les années 1990 en Grande-Bretagne, vous ne pouvez pas donner votre sang à cause de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Si vous résidez ou que vous allez régulièrement en Guyane française vous ne pouvez pas donner votre sang" non plus", a ajouté Marc Dixneuf.
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