Des bouts du France aux enchères
Il fit rêver toute une génération dans les années 1960. Tout le monde sait plus ou moins fredonner la chanson de Michel Sardou "Ne m'appelez plus jamais France..."
Le "nez" et une partie du mobilier du paquebot de croisière Le France sont exposés à partir d'aujourd'hui à Paris jusqu'à leur vente aux enchères organisée 8 et 9 février dans la capitale.
_ C'est l'une des ultimes occasions d'acquérir des vestiges du dernier transatlantique français, qui accueillit les élites du monde entier pendant ses treize années de service sous pavillon tricolore.
Haut de 3,50m et pesant plus de quatre tonnes, le "nez" du paquebot est arrivé le mois dernier à Paris, où il est exposé sur le Rond-Point des Champs-Elysées. Il est estimé entre 80.000 et 100.000 euros.
_ Parmi les 500 autres lots proposés : des lampes, des morceaux de cheminée, un guéridon signé Jacques Leleu provenant de la bibliothèque, des rampes d'escalier de Raymond Subes, ...
S’il y en a un que toute cette liste fait rêver, c'est Jean-Claude Sorrel. Ce retraité qui vit aujourd'hui à Dieppe en Seine-Maritime fait partie des "anciens" du bateau, ceux qui y ont travaillé. Il n'avait même pas 15 ans quand il a embarqué comme mousse.
Construit par les chantiers navals de Saint-Nazaire, Le France fut
baptisé le 11 mai 1960 par le général de Gaulle. Le paquebot a transporté près de 600.000 passagers en 377 traversées transatlantiques.
Désarmé en 1974 pour des raisons économiques, il est
resté 5 ans immobilisé au Havre, avant d'être cédé au milliardaire saoudien Akram Ojjeh en 1977. Revendu à une compagnie de croisière norvégienne, il a été rebaptisé Norway. C'est finalement sous le nom de Blue Lady, adopté en 2006, qu'il a fini sa vie.
Malgré le "gâchis de patrimoine" dénoncé par plusieurs associations, le navire a été démantelé à Alang, en Inde. Sa valeur en ferraille a été estimée à 12 millions d'euros.
Cécile Mimaut, avec agences
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