Débat : les réunions non-mixtes divisent la classe politique
Les réunions non-mixtes suscitent la polémique dans l'Hexagone. Les équipes de France Télévisions décryptent le débat.
Organiser des rencontres réservées à certaines personnes selon la couleur de leur peau, de leur genre ou de leur orientation sexuelle : la pratique est aussi militante que polémique, et divise la classe politique. La polémique est revenue dans l'actualité après que le syndicat étudiant UNEF a organisé et défendu des réunions réservées aux personnes racisées. "C'est un outil qui permet aux personnes de pouvoir échanger entre elles sur ce qu'elles subissent sans avoir une remise en cause par des personnes qui ne subissent pas ces discriminations-là", justifie Adrien Liénard, vice-président de l'UNEF.
L'argument est aujourd'hui contesté par les opposants aux réunions, qui estiment que c'est la contradiction qui permet de faire évoluer les causes. "C'est ça la liberté humaine : c'est la capacité d'argumenter, de rentrer en contact avec d'autres, de changer d'avis", commente Pierre-Henri Tavoillot, président du collège de philosophie.
Une pratique ancienne
Les réunions non-mixtes ne sont toutefois pas nouvelles. Popularisées par le mouvement des droits civiques noirs américains, la méthode a été importée en France ans les années 70 par le MLF, qui excluait les hommes de certains rassemblements. Éric Coquerel, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis, mentionne encore "les Alcooliques Anonymes, les personnes victimes de violences conjugales" mais aussi certains syndicats. Pour Gilles Clavreul, fondateur du Printemps Républicain, c'est la notion de race, "complètement arbitraire", "subjective" et "dangereuse", qui pose problème. "Ce qui réunit ces personnes-là, ce n'est pas une génétique, c'est l'expérience", estime de son côté la journaliste Rokhaya Diallo.
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