Dans le Nord, un mur de béton autour d'une aire d'accueil de gens du voyage suscite la polémique
Un mur de près de 2,5 mètres doit être érigé autour d'une aire d'accueil sur la commune de Wattrelos (Nord). Le but : tranquilliser les habitants de la commune voisine de Mouscron, en Belgique.
"Moi, je n'ai jamais demandé ce mur, c'est Wattrelos qui a fait cette proposition et on ne peut rien dire sur le projet d'un pays voisin." Alfred Gadenne, bourgmestre de Mouscron (Belgique), confie son embarras à francetv info, lundi 18 mai, face à l'ampleur prise par la polémique du "mur de la honte", selon l'appellation de plusieurs médias. Un mur de béton de près de 2,5 mètres de haut et de 30 mètres de large doit en effet être construit autour de la nouvelle aire d'accueil des gens du voyage de Wattrelos (Nord) afin de séparer les nomades des habitants du village d'Herseaux-Ballons (situé sur la commune de Mouscron).
Dans un premier temps, le maire de Mouscron défendait pourtant ce mur dans les médias, en revendiquant même la paternité du projet. "On veut simplement sécuriser les lieux pour éviter que les gens du voyage passent trop facilement la frontière", déclarait-il samedi à France 3. Il effectue désormais un rétropédalage : "J’aurais préféré une haie ou autre chose... J’espère que le bon sens va finir par l’emporter et que l’on va trouver une solution sans avoir besoin de construire ce mur."
"Cela risque de chauffer avec les habitants"
Alfred Gadenne explique avoir été alerté par des riverains de Mouscron sur le projet français d'aire d'accueil pour les gens du voyage, située à quelques mètres de la frontière franco-belge : "On a donc interpellé nos voisins de Wattrelos sur ce projet et c'est eux qui ont proposé le mur." Pour le maire, il s'agissait de répondre autant à un problème de sécurité que d'intimité entre voisins : "Entre les douches et les sanitaires, c'est tout de même mieux de séparer un peu les habitations."
Mais le maire de Mouscron comprend que l'image de ce mur de béton puisse choquer et il a désormais l'impression que la Belgique endosse le mauvais rôle. Il ne veut donc plus de ce mur : "De toute manière, je ne pense pas que le mur règle les problèmes, cette aire d'accueil – qui est par ailleurs très bien – est beaucoup trop près de la Belgique, on aimerait qu'elle soit positionnée beaucoup plus loin, car sinon cela risque de chauffer avec les habitants."
De son côté, la mairie de Wattrelos assume le projet en expliquant avoir répondu à une demande des voisins belges. Interrogé par Metronews, le premier adjoint, Henri Gadaut, tente de relativiser ainsi l'impact de ce mur : "On en installe aussi pour encadrer des stades ou d'autres bâtiments. Ce n'est pas différent cette fois, c'est une limite de propriété et ça n'a vraiment rien d'exceptionnel."
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