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Congé deuil d'un enfant : "C'est enfin un sujet qui sort de l'oubli", selon l'association Mieux traverser le deuil

Le président de l'association Cédric Larribau considère que le passage de cinq à quinze jours du congé parental pour le deuil d'un enfant voté est "une première étape" et demande au législateur d'aller plus loin.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le Sénat pendant une séance, le 5 février 2020, à Paris. (DANIEL PIER / AFP)

"C'est enfin un sujet qui sort de l'oubli", assure mercredi 4 mars sur franceinfo Cédric Larribau, le président de l'association Mieux traverser le deuil. Il est revenu sur le vote au Sénat d'un congé de deuil de 15 jours pour la perte d'un enfant. Selon lui, les associations sont mitigées, entre joie et colère. "C'est enfin un sujet qui sort de l'oubli ou de la zone tabou dans laquelle on l'a mis. Mais nous sommes assez en colère. On ne peut pas réduire le deuil à un traitement administratif, à un traitement financier et à du suivi médical. Le deuil ce n'est pas une maladie. C'est principalement l'entourage qui va permettre d'accompagner les endeuillés."

Quelle est la réaction des parents après l'imbroglio politique qui a mis le sujet sur le devant de la scène ?

Cédric Larribau : On a vécu ça plutôt bien. On était plutôt même contents parce que du coup ce sujet enfin, on en parle. Et on commence à en parler de manière forte et profonde. La mort, c'est quand même la promesse universelle qui est faite à chaque homme, c'est quelque chose pour laquelle on était satisfait, car du coup, on allait pouvoir être entendu, pouvoir travailler et pouvoir avancer sur ce sujet du deuil. Maintenant, on est clairement écouté et on continue de construire, et on construit beaucoup avec les députés, avec les sénateurs y compris les ministres. On est sur une première étape et on espère qu'il va y avoir toutes les autres étapes qui vont pouvoir s'enchaîner derrière.

Dans cette loi, il n'y a rien concernant les accompagnants

Cédric Larribau, président de Mieux traverser le deuil

à franceinfo

Pourquoi dites-vous que les associations sont en colère ?

Le sujet, c'est que plus un seul endeuillé ne se retrouve pas seul avec sa souffrance. Dans cette loi, il n'y a rien concernant les accompagnants, il n'y a rien concernant la sensibilisation de l'ensemble de l'entourage. L'entourage est ceux qui vont aider les endeuillés. Il n'y a rien qui concerne l'Éducation nationale. Quand on perd un enfant, il y a forcément des copains et des copines à l'école qui sont impactés. Il n'y a rien concernant les fratries. Il n'y a rien d'incitatif vis-à-vis du monde du travail en termes de sensibilisation, de formation. Il n'y a rien en termes de financement pour ceux qui accompagnent chaque jour les endeuillés. Et encore une fois, on a oublié les fratries et les deuils périnataux. Là, ça concerne de nombreuses personnes, de nombreux endeuillés en France. C'est pour ça qu'on est en colère.

Que demandez-vous maintenant ?

On réclame que ce sujet soit intégré à la loi de financement. On réclame qu'il y ait des formations qui soient mises en place. On réclame qu'a l'Éducation nationale, il y ait des outils qui soient mis à disposition pour permettre la sensibilisation et de travailler. On réclame qu'on puisse aller plus loin sur le digital, on a une plateforme, mais il faut qu'on puisse l'amplifier. On réclame aussi de la formation pour les professionnels de santé. On réclame beaucoup de choses qui vont au-delà de la loi.

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