Carburants : les taxis protestent, les routiers encaissent
Sisyphe avait son rocher, Dominique Bussereau, lui, pousse laborieusement le lourd conflit des carburants. A peine une catégorie professionnelle semble-t-elle retrouver le calme, qu'une autre entre en ébullition. C'est donc avec la perspective de tout devoir recommencer avec les taxis que le ministre des Transports est sorti ce matin sur le perron de son ministère, avec en main des mesures qui, espère-t-il, feront retomber la fièvre des transporteurs routiers.
A l'issue d'une réunion avec les principales organisations professionnelles du secteur (FNTR, TLF, Unostra), Dominique Bussereau propose donc un allègement de la taxe à l'essieu (taxe applicable aux véhicules de plus de 12 tonnes de charge, justifiée par le fait que les camions usent plus la chaussée). “Nous alignons le taux de notre taxe à l'essieu sur le minimum européen. Cela correspond à 70 millions d'euros qui ne vont pas être prélevés sur les transporteurs routiers”, plaide le ministre.
Second geste, le gouvernement a négocié fin juin avec les sociétés d'autoroute une “ristourne routiers” pour cet été. Elles vont concéder 20% de remise commerciale sur les abonnements routiers en juillet, août et septembre. Elles accorderont aussi un délai de paiement supplémentaire d'un mois aux abonnements télépéages poids-lourds.
Dominique Bussereau avait déjà annoncé début juin une série de mesures, notamment un étalement du paiement des charges fiscales et sociales et un versement de 100 millions d'euros au titre d'une accélération du remboursement de la TIPP, sans toutefois apaiser la colère des transporteurs routiers.
En attendant, le ministre des Transports pourra donc se consacrer aux taxis, qui manifestent aujourd'hui pour les même raison, le prix des carburants à l'appel de la Fédération nationale des artisans taxis.
Des manifestations et opérations escargots doivent avoir lieu un peu partout en France. A Toulouse ce matin, une cinquantaine de taxis ont roulé au pas vers la préfecture, provoquant 2 km d'embouteillages. Les taxis ont cependant promis de ne pas bloquer les routes aux heures de pointe.
Grégoire Lecalot, avec agences
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