Attentats de Paris : qui est Abdelhamid Abaaoud ?
C'est un homme dont le nom revenait avec insistance depuis plusieurs jours, soupçonné d'avoir participé à l'élaboration des attentats de vendredi soir à Paris. Abdelhamid Abaaoud a été tué mardi lors de l'assaut lancé par le Raid à Saint-Denis. Lundi, les enquêteurs avaient obtenu des renseignements confirmant la présence de ce djihadiste belge en France. Comment a-t-il pu revenir en Europe alors qu'il était censé se trouver en Syrie ? Comment un djihadiste de ce calibre a-t-il pu passer à travers les mailles du filet ? Ces questions se posent encore.
Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, est né et a grandi dans la commune de Molenbeek, dans l'agglomération, bruxelloise. Son père, un Marocain, a longtemps tenu une boutique de vêtements juste à côté de la place de la Mairie. Une boutique aujourd'hui fermée.
C'est dans cette ville aussi que vit la famille Abdeslam. L'un des fils, Brahim est mort en se faisant sauter boulevard Voltaire à Paris lors des attentats de vendredi soir. L'autre frère, Salah, est toujours recherché. Un mandat d'arrêt international et un appel à témoins ont été lancés par les autorités belges et françaises.
Un an dans un collège catholique
A Molenbeek, Abdlehamid Abaaoud est décrit comme un jeune homme discret qui a même fréquenté pendant un an le très chic collège catholique Saint-Pierre où il a été scolarisé entre 1999 et 2000 en première année de secondaire, l'équivalent de notre cinquième.
"J'ai eu l'occasion de le rencontrer à maintes reprises durant sa jeunesse ", détaille Ahmed El Khannouss, maire-adjoint de Molenbeek. "A aucun moment il me donnait l'impression de quelqu'un qui avait les capacités, ni intellectuelles, ni organisationnelles, mais on sait que la fonction fait l'homme et donc je m'interroge sur son évolution ", détaille-t-il.
"Le fait de le présenter comme étant le cerveau, ça reste pour moi un point d'interrogation. Ce n'était pas un leader, c'était quelqu'un de très effacé et timide."
Des questions se posent désormais pour savoir ce qui s'est passé entre cet adolescent décrit comme "normal" et son départ en Syrie début 2013. Il s'agit de savoir où et comment il s'est radicalisé. Abdelhamid Abaaoud a eu des démêlés avec la justice belge pour des faits de droit commun en 2011. Il a été impliqué avec son copain de quartier, Salah Abdeslam, dans un vol avec effraction. Les deux hommes ont fait un mois de détention provisoire.
Le collège catholique où Abdelhammid Abaaoud a passé un an entre 1999/2000. Quartier chic de Bruxelles pic.twitter.com/fISt9372sp
— Delphine Gotchaux (@delphgotchaux) November 18, 2015
Il entraîne son petit frère de 13 ans en Syrie
Moins de deux ans après, Abdelhamid Abaaoud prend le chemin de la Syrie et rejoint les rangs de Daech. Il fait au moins un aller-retour avec la Belgique. En 2014, il emmène son petit frère de 13 ans en Syrie et l'exhibe en photo sur les réseaux sociaux un fusil d'assaut à main. Abdelhamid Abaaoud gravit les échelons – semble-t-il, de Daech. Il se vante d'être le commanditaire de l'attentat déjoué de Verviers, en Belgique, une semaine après l'attentat de Charlie au mois de janvier dernier.
C'est à ce moment-là que le monde découvre le visage de ce djihadiste belge, au volant d'un pick-up. Le visage goguenard, celui qui se fait désormais appeler "Abou Omar Soussi", traîne des corps vers une fosse commune. Selon le parquet belge, Abdelhamid Abaaoud dispose de moyens logistiques "impressionnants" comme des faux papiers ou de l'argent. C'est ce qui pourrait lui avoir permis de revenir en Europe probablement déguisé.
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