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Attentat à Charlie Hebdo : un terreau pour les théories du complot

Couleur des rétroviseurs de la voiture des frères Kouachi, caméra sur le toit... Les internautes passent en revue les moindres détails de l'attaque contre Charlie Hebdo, et trouvent des coïncidences parfois douteuses.
Article rédigé par Yacine Sahnoune
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Les internautes passent en revue les moindres détails de l'attaque contre Charlie Hebdo © capture d'écran)

"Des braqueurs de bijouteries se font arrêter sur le périph', mais pas eux !" . Les soupçons se multiplient sur les réseaux sociaux. Beaucoup ne croient pas à la version des autorités au sujet des attaques de Charlie Hebdo et de la prise d'otages dans l'Hyper Cacher Porte de Vincennes. Cela commence par quelques détails de couleur, repérés sur les photos pendant l'attaque des locaux de l'hebdo satirique.

Certains vont beaucoup plus loin dans leurs thèses.

Et d'autres vont même jusqu'à scruter les moindres indices que les chiffres pourraient révéler. En ironisant, bien sûr...

En tous cas, ces théories du complot, à peine une semaine après les attentats à Paris, révèlent un phénomène profond, pour Jean-Yves Camus. Il est politologue et directeur de l'observatoire des radicalités politiques. 

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Théories du complot

Pour lui, "Les jeunes, notamment, considèrent que l'Etat est une forme d'oppression et qu'il faut développer des sites alternatifs" . "C'est une contre-culture" , explique Jean-Yves Camus. "Tout ce qui est du domaine de l'actualité objectivement vérifiable donne aussitôt lieu à une théorie du complot".

"La théorie du complot peut s'appliquer à l'avion abattu au-dessus de l'Ukraine, à celui qui disparait des radars, à l'attentat contre Charlie Hebdo... Pour ces gens, le propre de l'Etat, c'est d'être un Etat qui en veut à ses citoyens, qui veut les museler" (Jean-Yves Camus)

Ce sentiment viendrait d'une rupture entre les élites et les citoyens. Une rupture "qui se renforce" , selon le politologue.

Jean-Yves Camus, politologue, directeur de l'Observatoire des radicalités politiques

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