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Apprentissage : "Il faut un travail majeur sur l'orientation des jeunes au collège et au lycée"

La reforme dévoilée vendredi par le gouvernement "va améliorer l'apprentissage", a estimé sur franceinfo Aurélien Cadiou, le président de l'Association nationale des apprentis de France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, le Premier ministre Edouard Philippe, la ministre du Travail, Murielle Penicaud et le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, dévoilent les mesures sur l'apprentissage le 9 février 2018, à Paris  (AFP)

Le gouvernement a dévoilé, vendredi 9 février, vingt mesures pour attirer davantage de jeunes en apprentissage, misant sur les branches professionnelles pour en faire "une voie d'excellence". Le président de l’Association nationale des apprentis de France (ANAF), Aurélien Cadiou, estime sur franceinfo qu'il faut "un travail majeur sur l'orientation des jeunes au collège et au lycée."

franceinfo : Est-ce que de manière générale vous êtes convaincu par cette réforme ?

Aurélien Cadiou : Cette réforme va améliorer l'apprentissage. Cependant, pour vraiment améliorer l'apprentissage et faire bondir le nombre d'apprentis, il faut un travail majeur sur l'orientation des jeunes au collège et au lycée. Malheureusement, il n'y a que quelques journées au collège et au lycée pour présenter les métiers. On trouve que c'est vraiment trop peu pour inciter les jeunes à se diriger plus rapidement vers une formation professionnelle.

Qu'est-ce qu'il faudrait par exemple pour mieux faire découvrir cette filière ?

Nous, ce qu'on proposait et qui n'a pas été retenu malheureusement, c'est de permettre aux jeunes de réaliser des stages quand ils sont au collège à partir de la 4e et ensuite au lycée. Ça leur permettrait de découvrir le monde de l'entreprise et  de savoir s'ils sont prêts et assez matures pour y entrer. Ils pourraient aussi découvrir différents secteurs d'activité et pratiquer un métier pour savoir si ça leur correspond et s'ils peuvent ensuite s'engager sur un contrat d'apprentissage.

Cette filière sera désormais accessible jusqu'à 30 ans, au lieu de 26 ans aujourd'hui. Est-ce que c'est une bonne mesure ?

Oui, pour nous c'est bien. La proposition initiale était de supprimer complètement l'âge d'entrée dans l'apprentissage qui n'était pas forcément le mieux car cela pouvait mettre en concurrence différentes voies de formations continues. En revanche, le fait de l'élargir jusqu'à 30 ans est une bonne chose parce qu'on voit bien que les études sont de plus en plus longues et peuvent se faire de plus en plus tard. Ça peut permettre à des jeunes qui ont été mal orientés à la base, mais qui restent assez jeunes, de se réorienter et de faire une formation en apprentissage.

Est-ce que ces mesures vont permettre, selon vous, que cette filière soit mieux reconnue et valorisée dans le monde de l'entreprise ?

Dans le monde de l'entreprise, c'est déjà une filière qui est valorisée. Il est proposé de reconnaître le statut du maître d'apprentissage. Il faut aller plus loin. D'ailleurs, tout le monde était plus ou moins d'accord chez les partenaires. Il faut former le maître d'apprentissage à la pédagogie et lui montrer que c'est un rôle à part entière. Là, on ira vraiment vers une revalorisation dans le monde du travail si on reconnaît réellement le statut de maître d'apprentissage.

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