"Le 7-Octobre a eu une fonction d'appel à la haine qui a été entendu par des antisémites du monde entier", dénonce le président du Crif

Un an après les attentats perpétrés en Israël par le Hamas le 7 octobre 2023, Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France, était l'invité de France Inter.
Article rédigé par franceinfo
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Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), invité de la matinale de France Inter mercredi 7 février. (FRANCE INTER/RADIO FRANCE)

"La réalité pour les Juifs du monde entier a été une confrontation à une vague d'antisémitisme que nous n'avions pas vue depuis la Shoah", assure lundi 7 octobre sur France Inter Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France, un an après les attentats perpétrés en Israël par le Hamas le 7 octobre 2023.

Depuis un an, le président du Crif ressent un "immense sentiment de vulnérabilité, comme s'il y avait eu une régression dans l'histoire, comme si le peuple juif était projeté dans des temps où de nouveau il était persécuté et potentiellement exterminé". Il décrit une "plaie ouverte, béante, qui ne cicatrise pas d'abord parce qu'il y a toujours des otages, que le conflit fait toujours rage, mais aussi et surtout parce qu'en France, l'antisémitisme a explosé à partir du 7 octobre 2023".

Une hausse de 192%

Une note de la Direction nationale du renseignement territorial (DNRT) évoque en effet une hausse de 192% des faits antisémites en France entre le premier semestre 2023 et le premier semestre 2023. Le président du Crif explique que "cet antisémitisme gagne tous les étages de la société" française. Il évoque ainsi un "antisémitisme populaire fait de préjugés antisémites qu'on retrouve surreprésenté chez les sympathisants de l'extrême gauche, de l'extrême droite et chez les Français qui s'identifient comme musulmans". Yonathan Arfi constate également "un antisémitisme chez les jeunes [via] les réseaux sociaux", "un antisémite religieux avec la progression de l'islamisme" et "une strate politique" du fait, selon lui, d'une "caution politique donnée par LFI à l'antisémitisme".

Yonathan Arfi n'a pas été surpris par la hausse des actes antisémites, qu'il voit comme une conséquence directe aux attentats du 7-Octobre. Il qualifie cela de "phénomène d'activation, de mimétisme". "Le 7-Octobre a eu une fonction d'appel à la haine qui a été entendu par des antisémites du monde entier", regrette-t-il. Le président du Crif explique que cette "dynamique" avait déjà été "à l'œuvre au moment des attentats de Toulouse [en 2012] ou de l'Hyper Casher" en 2015. "Un acte antisémite initial provoque par effet d'entraînement de nouveaux actes dans les jours et les semaines qui suivent en France comme ailleurs", ajoute-t-il.

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