Air France : la grève continue
Les négociations ont repris en fin de matinée après une mobilisation présentée par les syndicats comme sans précédent : 75% de grévistes à Roissy et 80% à Orly.
La direction a décidé vendredi d'assigner en justice les syndicats pour "non-respect du protocole de la veille sociale", qui oblige syndicats et direction à négocier pendant un préavis de grève. Air France veut obtenir réparation du préjudice matériel dû à la grève. Elle réclame notamment à FO 14 millions d'euros, au SNPNC 15 millions d'euros et à l'Unsa 14 millions d'euros.
Une tactique qui, évidemment, ne porte pas ses fruits dans l'immédiat. Du coup, après le bâton, la carotte... La direction a appelé les syndicats à "renouer le plus vite possible les fils du dialogue". Et il semble bien que cette tactique porte ses fruits. La direction recevait ce soir l'intersyndicale, pour des négociations. Une nouvelle réunion est prévue ce matin.
Au moins 30% des avions cloués au sol
Et il était temps. Car ce deuxième jour de grève a été particulièrement suivi. A Roissy, plus de la moitié des long-courriers ont été annulés, soit 42 vols supprimés sur les 78 prévus. Dans la matinée, 50 moyen-courriers avaient été annulés, à destination des villes européennes.
_ A Orly, ce sont 40% des navettes qui n'ont pas été assurées. A Toulouse, la compagnie n'a assuré que la moitié des 27 navettes prévues aujourd'hui avec Paris-Orly.
La direction, elle, confesse avoir annulé 298 vols sur 1.761 (soit 17%) dont 30 long-courriers sur les 164 prévus (soit 18%). Elle maintient toujours ses prévisions de trafic pour les jours à venir : 70% de vols assurés.
_ Difficile à croire, en voyant les files d'attente s'allonger aux comptoirs Air France... 340 personnes ont même passé la nuit dernière à Roissy. Et comme la grève est prévue pour durer jusqu'à lundi soir, il devenait urgent de négocier.
Air France invite sa clientèle à consulter son site internet ou le numéro vert mis en place (0800 240 260). D'autant que, selon les syndicats, le pire est à venir. L'intersyndicale prévoit une montée en puissance de la grève pour demain.
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