Air France : fin de grève partielle et toujours pas d’accord
Le SNPL – syndicat de pilotes majoritaire à Air France - a annoncé dimanche en début d'après-midi la fin d’un mouvement de grève qui durait depuis deux semaines. De son côté, la direction de la compagnie prévoit un retour du trafic à la normale au plus tôt mardi dans les aéroports. C’est ce qu’a indiqué Alexandre de Juniac, le PDG du groupe Air France-KLM, dont les premiers mots, lors de sa conférence de presse, sont allés aux voyageurs "qui ont été bloqués et pénalisés par cette grève. Je leur renouvelle nos excuses ", a-t-il dit. "Notre priorité dans l’immédiat c’est de rétablir au plus vite un trafic normal et toutes les équipes d’Air France et moi-même sommes mobilisés pour organiser la reprise des vols ", a-t-il assuré.
Quelques minutes plus tôt, le Premier ministre Manuel Valls, ne cachait pas son amertume après cette grève qu’il qualifiait déjà il y a quelques jours d’"insupportable ". "Cette grève était incomprise, elle était corporatiste, elle était égoïste, cette grève coûte très cher, financièrement d’abord, à la compagnie Air France, elle a gêné des millions d’usagers, elle a gêné aussi les autre personnels d’Air France qui au cours de ces dernières années ont fait de nombreux sacrifices ", a-t-il réagi sur BFM-TV. "Cette grève coûte cher en image à la compagnie et a laissé des traces de divisions, de fractures en son sein. Il est temps maintenant que le dialogue sociale reprenne, se poursuive ", a-t-il ajouté.
200 millions d’euros de pertes
Un dialogue qui reprend dans une ambiance loin d’être apaisée. Côté direction, on a du mal a digéré les pertes colossales, engendrées par ces 14 jours exactement d’une grève très suivies par les pilotes. Le manque à gagner pourrait se chiffrer entre 100 et 200 millions d’euros, estime Yves Crozet, professeur d'économie à l'Université et membre du Laboratoire d'économie des transports. Et c’est sans compter les pertes (de clientèle notamment) à moyen terme, poursuit-il.
Pas de gagnant
Côté syndicats, le constat est tout aussi amer puisqu’aucun accord n'a été trouvé sur le principal motif du conflit, à savoir le statut réservé aux pilotes de Transavia France, la filiale à bas coût du groupe. Le SNPL (majoritaire) a donc décidé d’annoncer la fin de la grève "en espérant qu’en faisant retomber un peu la pression, nous arriverons à poursuivre le dialogue social ", a indiqué son porte-parole Guillaume Schmid. Mais "les déclarations récentes de la direction juste après la levée (de la grève) viennent renforcer nos inquiétudes ", a-t-il ajouté.
Le SPAF maintient son préavis
Du côté du Syndicat des Pilotes d’Air France (minoritaire) en revanche, pas question de reprendre le travail tant qu’un "véritable" dialogue social n’a pas été engagé. "La négociation intervenue hier tard dans la soirée et toute la nuit n'a pas abouti à la conclusion d'un Protocole de sortie de grève. Lors de cette réunion, nous avons remis à la Direction un document écrit de contre-propositions, présentant des garanties d’équité évitant le démantèlement d’Air France et le transfert de son activité au détriment de ses emplois. Nous attendons sa réponse écrite. Au 14ème jour de grève, nous souhaitons que la Direction revienne sur ses positions et adopte un véritable dialogue social", indique le syndicat dans un communiqué. Le SPAF qui donc a décidé de "maintenir" son préavis de grève jusqu’à mardi.
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