Fin de grève à Air France : tout ça pour ça...
Quatorze jours de grève pour rien, essentiellement marqués par des luttes de pouvoir entre la direction et un SNPL revanchard après sa défaite aux dernières élections au conseil d’administration. Résultat, dimanche soir, beaucoup d’amertume de part et d’autre, beaucoup d’aigreur. Et si on peut avoir l’impression qu’Alexandre de Juniac sort vainqueur de ce conflit pour ne pas avoir cédé sur le contrat unique Air France -Transavia, rien n’est encore réglé.C’est maintenant que vont véritablement débuté les négociations, loin des journalistes et des caméras de télévision. Le problème, c’est qu’en menaçant, la semaine dernière, de dénoncer les accords qu’il avait signés sur Transavia France, Alexandre de Juniac a perdu la confiance des pilotes d’Air France
Le problème aussi, c’est qu’en ayant lâché, sur certains points, qui satisfont les pilotes d’Air France, comme sur les questions "séniorité", ce sont les pilotes de Transavia France qui se sentent aujourd’hui lésés. Alors certes, ils sont moins nombreux qu’au sein de la maison-mère, mais ont également promis de ne pas en rester là et de faire entendre leur voix face aux pilotes d’Air France. Quid aujourd’hui du développement de Transavia France et de l’activité court-moyen d’Air France. En clair, Air France n’est pas sortie d’affaire. Le fameux adage comme quoi "On nait low cost, on ne le devient pas" est plus que jamais d’actualité.
C’est dommage, c’est un gâchis, qui coûte cher à Air France, d’autant qu’Alexandre de Juniac était en passe d’achever la première phase du plan Transform 2015. Il avait réussi à négocier le départ de près de 5.000 personnes, sans conflit majeur, entamer la remontée en gamme de la compagnie et lancer la réforme du cargo. A ses dépens, Alexandre de Juniac vient de comprendre qu'une compagnie aérienne, et qui plus est Air France, n'était pas une entreprise comme les autres au regard de son histoire. Selon les analystes, le coût de cette grève devrait avoisiner les 200 millions d’euros.
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