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Vidéo Prise d’otages et enlèvements : comment fonctionnent les négociations ?

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Ce lundi 20 mars, le Français Olivier Dubois, retenu par une alliance djihadiste depuis 23 mois, a été libéré. L’auteur de La rançon de la terreur : Gouverner le marché des otages et chercheur, Étienne Dignat, nous explique le fonctionnement d'une négociation avec les organisations criminelles et terroristes.
VIDEO. Prise d’otages et enlèvements : comment fonctionnent les négociations ? Ce lundi 20 mars, le Français Olivier Dubois, retenu par une alliance djihadiste depuis 23 mois, a été libéré. L’auteur de La rançon de la terreur : Gouverner le marché des otages et chercheur, Étienne Dignat, nous explique le fonctionnement d'une négociation avec les organisations criminelles et terroristes. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions
Ce lundi 20 mars, le Français Olivier Dubois, retenu par une alliance djihadiste depuis 23 mois, a été libéré. L’auteur de La rançon de la terreur : Gouverner le marché des otages et chercheur, Étienne Dignat, nous explique le fonctionnement d'une négociation avec les organisations criminelles et terroristes.

Lors d’une prise d’otage, la finalité, pour les ravisseurs, est d'imposer un prix, en contrepartie de la vie d’une personne. Ce montant peut varier selon plusieurs paramètres : l’âge, la nationalité de la personne, son statut et la personne avec qui les négociations vont être entamées. "On observe qu'un otage peut valoir entre quelques dizaines ou centaines de milliers d'euros en Colombie et plusieurs millions d'euros, par exemple au Sahel"

“Les négociations d’otages sont les plus complexes”

En France, le gouvernement est prêt à financer la libération des ressortissants du pays : "Il est très difficile d’avoir des chiffres très précis mais on soupçonne le gouvernement et Areva d'avoir payé plus de 40 millions d'euros pour libérer sept otages français qui avaient été retenus au Niger au début des années 2010". Avant d’entamer une négociation, il est nécessaire d’identifier le ravisseur et de créer un canal de discussion. Les pourparlers peuvent parfois s’étendre sur des années. "Vous avez des ravisseurs qui mènent un jeu de dupes avec les États. Ils manient la menace et l'intimidation. Ils prennent contact avec vous plusieurs fois par jour ou plus du tout pendant plusieurs mois. Ce sont des négociations qui sont particulièrement complexes"

Des politiques différentes selon les pays et le statut

En France, un journaliste pris en otage pourrait faire l’objet d’une mobilisation de l’État. À l’inverse, le gouvernement des États-Unis ne financera pas la libération du journaliste. Car le pays, tout comme l’Angleterre prône "la fermeté en matière de négociations avec les groupes terroristes". Ce choix s’explique par le refus de traiter avec ces organisations terroristes mais aussi par une crainte que les paiements encouragent les ravisseurs à perpétrer des enlèvements ou demander des rançons. 


Dans d’autres cas de figures, le fonctionnement peut différer. Tel est le cas pour les personnes travaillant dans l'humanitaire. "Il y a deux solutions : soit votre employeur paie pour vous libérer car il y sera autorisé si c'est une organisation criminelle mais si c’est une organisation terroriste, l’État de citoyenneté prend le relai car vous ne saurez pas autoriser à payer". Une politique qui peut être fatale pour les otages : "Ne pas payer conduit généralement à la mort des otages". Le secours par la force, une autre tactique, permet alors “de sortir par le plus haut du dilemme imposé par les ravisseurs et, à la fois, de ne pas les payer mais également de ramener les otages”. Elle demeure toutefois très risquée.

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