Seine-Saint-Denis : un réseau de blanchiment d'argent de la drogue démantelé
Coup de projecteur maintenant sur le démantèlement d'un réseau international de blanchiment d'argent de la drogue. Vous allez découvrir comment la résine de cannabis se transformait finalement en or.
En apparence, un jeune homme d'origine indienne sans emploi ni revenu déclaré qui vit modestement dans cet immeuble de Seine-Saint-Denis. En réalité, un chef de réseau à la tête d'une importante organisation de blanchiment de l'argent du cannabis, propriétaire de plusieurs biens immobiliers en Inde. Avec 12 autres complices, il a été arrêté après avoir blanchi 36 millions d'euros. A la base du système, un groupe de trafiquants de cannabis au Maroc qui revend la drogue en France. Leur objectif: récupérer leurs bénéfices tout en dissimulant la provenance de l'argent sale. C'est à ce stade que le jeune Indien de Seine-Saint-Denis entre en jeu. Son rôle: envoyer l'argent liquide amassé en France à Anvers, en Belgique. Ses complices se chargent d'acheminer les billets par le train ou par la route.
C'est un réseau bien organisé qui est exceptionnel dans sa structure, dans sa discrétion et dans sa façon de se comporter pour être en dessous du radar des services de police ou des services financiers.
Anvers n'est qu'une étape. L'argent liquide est utilisé pour acheter des lingots d'or et parfois de la poudre d'or, dissimulée dans des sachets de café moulu. Puis, le précieux métal prend la direction de DubaT par la route ou par avion.
C'est une place propice pour blanchir car il y a très peu de contrôles bancaires, il y a du secret bancaire, des investissements importants dans l'immobilier. C'est le manque de transparence et le business à tout prix qui fait que DubaT est une plaque tournante et aussi le fait que ce soit une plaque tournante du trafic d'or.
Après Dubaï, l'or devenu légal part à Madras, en Inde, où il est transformé en bijoux. L'argent de leur revente repart vers le Maroc sur le compte des trafiquants, cette fois il est propre en apparence. L'opération prenait 4 ou 5 jours à chaque fois, il a fallu un an d'enquête pour démanteler le réseau.
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