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SCNF : l'histoire d'un sandwich

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Article rédigé par franceinfo
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Les légendes ont la vie dure. Longtemps, se restaurer dans le train a été associé à ce sandwich, mou et sans saveur. Malgré ses efforts, la SNCF n'avait toujours pas réussi à rétablir l'indice de confiance dans sa restauration. Elle vient d'adopter.

C'est l'histoire d'une mauvaise réputation.

Le sandwich.

Dans ce sketch des années 50, la restauration dans les trains était brocardée.

J'ai pas encore trouvé le jambon.

C'est parce que vous y êtes pas arrivé.

Aujourd'hui encore sur les quais, côté voyageur on constate une défiance des papilles. Mais aussi du portefeuille.

Vous n'allez pas manger a bord.

C'est moins cher de prendre un sandwich avant d'embarquer.

Avant d'embarquer, il y a ceux qui achètent tout fait et ceux qui font maison et complet.

Pain de mie Cantal et un reste de pesto.

Vous n'achetez jamais à bord du TGV.

Très rarement.

Pour en finir avec cette désaffection, la SNCF va faire monter à bord du TGV des marques que l'on retrouve dans ses gares. Confection de sandwichs, plats préparés par une enseigne de grande distribution. Des produits plus haut de gamme pour renouer avec un passé a l'image plus alléchante. En 1967, le Capitole, la liaison Toulouse-Paris est rénovée. A bord c'est un véritable restaurant roulant. Rien ne manque.

C'est très agréable, très accueillant, plus vaste et plus clair qu'auparavant.

Les plats sont préparés à bord par un chef satisfait de son équipement dernier cri.

On ne pouvait pas faire des frites mais ce sera très bien.

C'est le problème de l'huile bouillante.

Oui. Nous sommes outillés pour que l'huile ne risque pas de sauter.

Mais il faut bien nourrir un nombre plus important de voyageurs. Le chef va disparaître. Début des années 70, c'est la mode. Le wagon restaurant se fait self-service.

DAns une ambiance de cantine vous dépensez 30 francs pour des crudités, une entrecôte frite, des cerises et une demi-Côte du Rhône.

Surgissent alors les années 80. Plus de self mais un wagon restaurant réduit à sa plus simple expression. Un service dans les rames, sur les trains Corail. Les TGV ne retiendront que ce type de voiture restaurant. Au fil des ans les formules se succèdent sans séduire. Au-delà de l'image qui se dégrade, la SNCF doit résoudre un casse-tête économique.

On essaye de mettre des pris élevés pour faire plus de chiffre d'affaires mais on ne peut pas parce qu'il n'y a pas assez de personnel qui accélèrerait le débit. Si on rajoute de la place, on a moins de passagers. On tourne en rond depuis 25 ans.

Pour la SNCF l'enjeu est de taille. Seul 1 voyageur sur 5 se rend dans la voiture bar.

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