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Vidéo Une goutte d'alcool trouve la sortie d'un labyrinthe toute seule

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Article rédigé par franceinfo
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C'est un procédé chimique qui permet ce petit exploit, comme le montrent des scientifiques tchèques.

Thésée avait eu besoin d'un fil qu'Ariane lui avait donné pour en trouver la sortie, après avoir tué le Minotaure. Dédale et son fils Icare s'étaient fabriqué des ailes pour s'en échapper. Une simple goutte d'alcool se révèle bien meilleure que ces figures mythologiques. Des chercheurs tchèques en font la démonstration dans une expérience, publiée fin septembre dans la revue de chimie Langmuir (en anglais) et repérée par le blog du Monde Passeur de sciences, dimanche 12 octobre.

Elle se déplace sans jamais se tromper de chemin

Ces scientifiques ont construit un labyrinthe sommaire sur de l'eau savonneuse. Ils ont placé une goutte rose de décanol, de l'alcool gras non soluble dans l'eau, et à l'opposé, une goutte d'une solution saline. L'alcool se déplace comme par magie vers le sel, sans jamais se tromper de chemin, et finit par le rejoindre.

Les chercheurs expliquent ce comportement. Le sel attire l'alcool et lui fournit l'énergie nécessaire à son déplacement. La solution saline se dissout dans l'eau savonneuse et se diffuse. La goutte d'alcool suit ainsi cette traînée salée, jusqu'à la zone où la concentration de sel est la plus élevée : là où la goutte de solution saline a été déposée. Une fois arrivée à la source, elle s'immobilise. 

Un phénomène à l'origine de la vie sur Terre ?

Quelles sont les applications de cette découverte ? "La goutte peut servir de lubrifiant et viser une zone qui nécessite une lubrification. Ou bien elle peut servir de vecteur chimique capable de libérer son contenu (arôme, médicament, etc.) une fois parvenue à sa destination-cible", explique Martin Hanczyc, chercheur au Center For Integrative Biology de l'université de Trente, en Italie.

Le blogueur du Monde, Pierre Barthélémy, traduit une autre hypothèse du chercheur : "En partant du principe qu'une des bases de la vie consiste à extraire de son environnement l'énergie nécessaire à ses propres déplacements, on peut se demander si ce dispositif chimique qui confère du mouvement à l'inerte reproduit celui qui, lors de l'enfance de la Terre, a permis aux proto-cellules du vivant de se déplacer dans la 'soupe' primitive."

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