Le projet de loi antiterroriste suivi de près sur Twitter
Même si le texte, examiné lundi, devrait être voté sans problème à l'Assemblée nationale, certains journalistes et élus s'inquiètent d'un "recul des libertés".
L'Assemblée nationale débat depuis lundi 15 septembre du projet de loi antiterroriste(Nouvelle fenêtre), qui renforce la législation sécuritaire pour prévenir le départ en Syrie de candidats au jihad.
Si le texte ne rencontre - à quelques exceptions près - que peu d'opposition à l'Assemblée, il suscite déjà la colère des défenseurs des libertés. A commencer par Le Monde(Nouvelle fenêtre), qui se demande, dans un éditorial : "Faut, une fois encore, faire reculer les libertés pour lutter contre le terrorisme ? N’est-ce pas déjà une petite victoire du terrorisme ?" Mediapart(Nouvelle fenêtre) (article payant) estime, de son côté, que "le projet de loi antiterroriste vise internet" et rappelle qu'il a été dénoncé, entre autres, par Reporters sans frontières.(Nouvelle fenêtre)
Le projet de loi prévoit, entre autres, de s'attaquer au "cyberjihadisme" en étendant la possibilité de bloquer des sites web sans passer par la case justice.
Autant dire que cette mesure est suivie de près par les défenseurs de la liberté du net, qui réagissent sur Twitter.
Avertissement de journalistes
Comme le montrent leurs tweets, plusieurs journalistes sont montés au front pour alerter l'opinion publique sur les conséquences concrète du projet de loi:
Le #pjlterrorisme(Nouvelle fenêtre) permettra l'espionnage de conversations Skype, #notammentenmatièredeterrorisme(Nouvelle fenêtre) http://t.co/wPdQVuatOe(Nouvelle fenêtre)
— jean marc manach (@manhack) 15 Septembre 2014(Nouvelle fenêtre)
Le #pjlterrorisme(Nouvelle fenêtre) permettra de décrypter des messages sans passer par un juge, #notammentenmatièredeterrorisme(Nouvelle fenêtre) http://t.co/wPdQVuatOe(Nouvelle fenêtre)
— jean marc manach (@manhack) 15 Septembre 2014(Nouvelle fenêtre)
Donc attention si vous partagez des vidéos relevant de l'apologie du terrorisme et que vous n'etes pas journalistes #pjlterrorisme(Nouvelle fenêtre)
— marc rees (@reesmarc) 15 Septembre 2014(Nouvelle fenêtre)
Mais l'attaque la plus caustique est venue du journaliste Guillaume Champeau, fondateur et dirigeant de la société PressTIC, éditeur du site Numerama.com :
Est-ce que les députés sont si peu nombreux en séance parce qu'ils ont honte, ou parce qu'ils s'en foutent ? #pjlterrorisme(Nouvelle fenêtre) #DirectAN(Nouvelle fenêtre)
— Guillaume Champeau (@gchampeau) 15 Septembre 2014(Nouvelle fenêtre)
Opposition de quelques rares députés
Autant planter le décor tout de suite, le texte devrait être adopté haut la main, plusieurs députés de droite, comme l'UMP Eric Ciotti, le soutenant ouvertement :
C'est pourquoi, je vous le dis monsieur le ministre @BCazeneuve(Nouvelle fenêtre), je voterai votre projet de loi. #directAN(Nouvelle fenêtre) #pjlterrorisme(Nouvelle fenêtre)
— Eric Ciotti ن (@ECiotti) 15 Septembre 2014(Nouvelle fenêtre)
Pourtant, à droite comme à gauche, quelques-uns s'insurgent au nom des libertés individuelles. A l'image de l'écologiste François de Rugy, cité par le journaliste Pierre Alonso :
"Il ne faut pas faire d'Internet la cause de tous les maux. Le terrorisme existait avant Internet" @FdeRugy(Nouvelle fenêtre) sur le #PJLterrorisme(Nouvelle fenêtre)
— Pierre Alonso (@pierre_alonso) 15 Septembre 2014(Nouvelle fenêtre)
A droite, la députée UMP Laure de La Raudière, spécialiste du domaine (et intervenante lundi soir à l'Assemblée) estime que l'exécutif ne respecte pas "les libertés individuelles" :
@PJanuel(Nouvelle fenêtre) .mais c'est déjà fait. Le gouvernement s'est assis sur les libertés individuelles. #lpm(Nouvelle fenêtre) #pjlterrorisme(Nouvelle fenêtre)
— Laure de La Raudière (@lauredlr) 15 Septembre 2014(Nouvelle fenêtre)
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