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Thomas Pesquet : "Pour le moment, je n'ai pas encore le trac"

Thomas Pesquet sera "l'envoyé spatial" de franceinfo et interviendra sur l'antenne tous les samedis depuis la station spatiale internationale, à 7h50 et 9h50. Avant son départ pour l'espace, il explique "qu'à un mois du décollage" il ne se "rend pas complètement compte qu'[il va] partir".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Thomas Pesquet, le 7 octobre 2016 (ERIC FEFERBERG / AFP)

Le 15 novembre prochain, Thomas Pesquet deviendra le 10e Français à aller dans l'espace. Il s'envolera à bord de Soyouz en direction de la station spatiale internationale pour une mission de six mois avec de nombreuses expériences à mener. Une mission qu'il prépare depuis 3 ans. Interrogé vendredi 14 octobre sur franceinfo, il affirme ne pas avoir le trac, pour le moment.

Thomas Pesquet : "Quand les t-shirts sont trop sales, on les met dans des véhicules cargos qui vont brûler dans l'atmosphère et ça fait des étoiles filantes !"

franceinfo : A un mois du départ, que reste-il à faire ?

Thomas Pesquet :  Il me reste beaucoup de choses à faire. Je vais notamment devoir passer des examens. C'est assez scolaire. Avant de partir dans l'espace, il faut être validé. On va prochainement se mettre aux simulateurs, on va jouer les scénarios les plus compliqués sous les yeux d'une commission d'experts. On se prépare au pire avec les simulateurs, même si tout se passe toujours bien dans la réalité. Pour le moment, je n'ai pas trop le trac. Ça fait longtemps que je me prépare. Je crois qu'à un mois du décollage, je ne me rends pas complétement compte que je vais partir. Tout ça est très virtuel. La vraie mission n'arrive que le 15 novembre. Mais j'aurai probablement une pointe de trac en voyant la fusée de près.

Vous vivez coupé du monde pour vous protéger ?

A 15 jours du départ, on vit une sorte de quarantaine médicale. On vit dans un environnement contrôlé. Les gens qui sont à l'intérieur avec nous sont également médicalement contrôlés. Quand notre famille vient nous voir, on la voit à travers une vitre. C'est un peu spécial, mais c'est comme ça qu'on dit 'au revoir' à ses proches et sa famille avant de s'élancer vers l'espace.

Comment vivez-vous dans l'espace ?

Dès qu'on arrive, on se familiarise aux équipements d'urgence pour être prêt à éteindre un incendie ou faire face à une dépressurisation. On est briefé par l'équipage de la station. J'aurai avec moi un petit bagage d'1,5 kg. Ce qui part vraiment avec moi, ce sont des affaires personnelles, des cadeaux pour Noël ou pour des anniversaires. Tout ce qui est équipement de tous les jours (T-Shirt, stylo…) est déjà parti ou doit partir dans quelques jours par des véhicules. On ne fait pas de lessive parce qu'il n'y a pas d'eau courante à l'intérieur de la station. On se lave avec des lingettes. On met les T-Shirt aussi longtemps que possible ! Quand ils sont trop sales, on les met dans des véhicules cargos qui vont brûler dans l'atmosphère et ça fait des étoiles filantes. A partir de 19h00, on a quartier libre. On en profite pour appeler notre famille. On essaye de rester en contact avec les gens sur terre. On a le téléphone sur IP, donc on peut appeler n'importe quel numéro. On lit, on écrit son journal, on fait des photos. Je crois qu'il y a un disque dur là-haut avec 500 gigas de films et de séries. Je n'ai rien choisi de particulier, mais je ne suis pas très difficile, donc je prendrai ce qu'il y a. On peut parfois regarder certaines chaines de télévision. Je n'ai pas encore renoncé à mon saxophone. Il y a encore une chance qu'il me rejoigne pour jouer un peu le dimanche en regardant la terre !

Rendez-vous :  Thomas Pesquet, "l'envoyé spatial" de franceinfo, racontera son expédition tous les samedis depuis la station spatiale internationale à 7h50 et 9h50.

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