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Tempo, nouvel outil spatial pour mesurer la pollution, va "nous aider à protéger nos terres", selon une journaliste spécialisée

Un satellite a décollé dans la nuit de jeudi à vendredi avec à son bord "Tempo", un outil qui permettra de mesurer heure par heure la qualité de l'air en Amérique du Nord. Il permettra "d'anticiper les pollutions", estime Marie-Ange Sanguy, rédactrice en chef du magazine Espace et Exploration.
Article rédigé par franceinfo
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La fusée Falcon 9 a décollé de Cape Canaveral (Floride) dans la nuit de jeudi à vendredi pour mettre un satellite en orbite, avec "Tempo" à son bord. (JOE MARINO / MAXPPP)

Tempo, le nouvel outil spatial destiné à mesurer la pollution, "n'est pas du tout un gadget", a expliqué vendredi 7 avril sur franceinfo Marie-Ange Sanguy, rédactrice en chef du magazine Espace et Exploration, alors qu'un satellite a décollé dans la nuit de jeudi à vendredi depuis la Floride, avec à son bord ce nouvel instrument de la Nasa. Tempo permettra de mesurer heure par heure, quartier par quartier, la pollution de l'air au-dessus de l'Amérique du Nord. Cet outil scientifique va "nous aider à protéger nos terres, à analyser nos terres et à préparer certaines choses ou à réparer certaines choses", détaille Marie-Ange Sanguy, pour qui Tempo va permettre "d'anticiper les pollutions" afin "d'éviter que la population ne souffre".

franceinfo : Tempo est un gadget ou un outil intéressant ?

Marie-Ange Sanguy : Ce n'est pas du tout du tout un gadget. C'est un outil extrêmement intéressant et extrêmement important. Il faut savoir que Tempo fait partie d'une future constellation qui va surveiller l'intégralité de l'hémisphère Nord. Tempo va s'occuper de toute la partie Amérique du Nord au sens large, c'est-à-dire à peu près de Cuba et du Mexique jusqu'en haut du Canada, et surveiller heure par heure ce qui s'y passe, analyser tout ce qui est ozone, dioxyde de soufre, oxyde d'azote. Tout ça est surveillé en permanence. Une partie de cette constellation a décollé en 2020 pour surveiller l'Asie depuis la Corée du Sud avec GEMS qui est sur GEO-KOMPSAT-2B. Et il y a pour l'Europe et l'Afrique du Nord Sentinel-4 qui partira sur MTG-S1 avec la future Ariane 6 et qui fera la même chose. C'est une petite constellation qui va faire une grande amplitude tout autour de l'hémisphère nord.

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Est-ce de la communication de la Nasa vis-à-vis de ses concurrents justement ?

Là, ce n'est vraiment pas de la concurrence, on est vraiment sur un outil. On doit absolument se servir des outils spatiaux pour nous aider à protéger nos terres, à analyser nos terres et à préparer certaines choses ou à réparer certaines choses. Tempo fait partie de ce dont on a besoin pour surveiller toutes ces pollutions et essayer de voir ce que l'on peut faire en temps réel. Quand vous analysez heure par heure ce qui se passe, si vous voyez des nuages de dioxyde de soufre, si vous voyez de l'ozone qui se déplace à certains endroits, vous pouvez prévenir la population, vous pouvez mettre en place certaines barrières, certains arrêts de circulation par exemple pour faire diminuer tout ça. Ce n'est pas du gadget, ce n'est pas une concurrence, c'est vraiment du travail de tout le monde.

Est-ce que l'idée est d'arriver à anticiper les vagues de pollution ?

Tout à fait. On doit anticiper, prévenir et essayer de faire tout ce que l'on peut pour éviter que la population ne souffre. Quand il y a des problèmes de pollution, il y a des problèmes d'asthme, d'allergies... 

Il y a des gens qui ont des gros problèmes respiratoires. Et si on arrive à anticiper, on pourra dire à ces personnes-là, 'restez chez vous parce que là, il y a le nuage qui se dirige vers vous'. 

Marie-Ange Sanguy

à franceinfo

Est-ce que pour suivre la pollution sur Terre, on ne pollue pas encore davantage l'espace avec des satellites qui sont déjà extrêmement nombreux y compris quand ils ne fonctionnent plus ?

Il faut bien comprendre une chose, c'est que ces satellites sont très utiles. Ils ne polluent pas depuis plusieurs années, il y a une charte qui a été signée. Les satellites qui sont morts, qui ne servent plus, soit on les met sur une orbite poubelle qui ne va pas nous déranger, soit on les fait redescendre sur Terre et on les détruit dans l'atmosphère. Beaucoup de sociétés sont en train de voir comment faire dans le futur, parce que cela va être un business très lucratif de récupérer des satellites et les redescendre sur terre pour les reconditionner, récupérer des morceaux dedans, ou simplement les détruire dans l'atmosphère. Sur les premières dizaines de satellites que l'on a lancés, on s'en fichait un petit peu. On envoyait tout, n'importe quoi, n'importe comment. Ca a changé, le problème est pris en compte.

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