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Sophie Adenot désignée astronaute : "Je suis très heureuse de voir progresser cette diversité", se réjouit l'ancienne astronaute Claudie Haigneré

Sophie Adenot fait partie de la nouvelle promotion d'astronautes européens dévoilée mercredi par l'Agence spatiale européenne. Elle devient la deuxième astronaute française, plus de vingt ans après Claudie Haigneré.

Article rédigé par franceinfo
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L'astronaute Claudie Haignere au 73e Congrès international d'astronautique au Palais des congrès de Paris, le 21 septembre 2022. Photo d'illustration. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"Je suis très heureuse de voir progresser cette diversité", s'est réjouie l'ancienne astronaute Claudie Haigneré, mercredi 23 novembre sur franceinfo, après la désignation de la Française Sophie Adenot au sein de la nouvelle promotion d'astronautes de l'Agence spatiale européenne (ESA). Sophie Adenot est la première femme française à devenir astronaute depuis Claudie Haigneré qui est aujourd'hui conseillère du directeur général de l'ESA. L'ancienne astronaute salue le "CV extraordinaire" de Sophie Adenot et la "diversité de tous types" de la nouvelle promotion.

franceinfo : La désignation de Sophie Adenot dans la nouvelle promotion d'astronautes européens est-elle une satisfaction pour vous ?

Claudie Haigneré : C'est une formidable nouvelle d'avoir deux femmes parmi les cinq astronautes du corps de l'Agence spatiale européenne. Et puis, il y a une proportion de femmes importante dans le corps de réserve. Donc je suis très heureuse de voir progresser cette diversité. J'ai été sélectionnée il y a plus de 35 ans maintenant, en 1985. Donc, qu'une jeune femme puisse démontrer ses talents.

"Sophie Adenot a un CV extraordinaire. Elle est talentueuse et motivée."

Claudie Haigneré, ancienne astronaute

à franceinfo

Sophie Adenot a à la fois ce profil très opérationnel et une bonne formation d'ingénieur. Elle est pilote d'essai, elle teste les machines dans des domaines qui ne sont pas encore les domaines habituels, donc c'est quelqu'un qui, sur le plan opérationnel est très bien formé. Et si vous regardez son CV, vous verrez qu'elle a même fait un passage très important dans un laboratoire de recherche dans le domaine des neurosciences. Il y a pas mal d'ingénieurs biomédicaux ou de médecins. On sait que ces formations sont importantes à côté des ingénieurs et des pilotes. 

Est-ce qu'il y avait, au sein de l'ESA, une volonté de pousser la parité ou est-ce que ce sont les compétences avant tout qui ont primé ?

On a pris les compétences avant tout, bien évidemment. Il y a eu plus de 22 000 candidats, et vous en avez un peu plus d'une dizaine, d'une quinzaine sur la scène. Vous avez des gens qui sont tous très brillants. Si vous regardez aussi ce jeune homme parastronaute, vous verrez qu'il a une formation absolument exceptionnelle, à la fois intellectuellement et physiquement. Donc ce sont tous des gens de très grand talent.

L'Agence spatiale européenne a une politique de diversité très ancrée, une diversité de tous types, de génération, de genre ou de métier. On voit bien qu'avec le corps de réserve, on va avoir besoin de métiers très différents. Même parmi les astronautes, ce ne seront plus simplement des pilotes, ingénieurs, chercheurs. Il y a aussi d'autres formations qui vont être appelées à exercer leurs talents au cours de ces missions. Donc la diversité, c'est un point important.

Ces nouveaux astronautes, que vont-ils faire ?

Les nouveaux astronautes vont commencer la formation que l'on appelle le "basic training". Ils vont très vite démarrer au premier trimestre de 2023 en Allemagne. Ensuite, ils seront formés à des missions spécifiques. Pour eux, la première étape des missions, ce seront des missions à bord de la Station spatiale internationale. C'est un système opérationnel très complet. Il y a bien quatre ou cinq années de formation avant que l'on arrive au vol. Je pense qu'ils vont donc commencer par une expérience en orbite basse pour se former.

Et puis, ils vont être intégrés dans les programmes d'explorations plus lointaines, la Lune. Mais je pense que pour les opportunités cislunaires et lunaires à venir d'ici la fin de la décennie, c'est le corps des astronautes dont fait partie Thomas Pesquet, expérimentés, ayant tous deux missions, et des rôles de commandant de la station spatiale. Ils vont être plutôt destinés à préparer ces missions cislunaires et lunaires. Les jeunes vont se former par la Station spatiale internationale pour gagner cette expertise.

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