Météo : avec les satellites Meteosat de troisième génération, cent fois plus de données pour des prévisions en temps réel
Les satellites européens MTG-I et MTG-S permettront d'établir des prévisions météo quasiment en temps réel et de faciliter le travail d’autres utilisateurs, comme les pompiers. Premier décollage fin 2022 depuis Kourou.
Pour ses prévisions, Météo France disposera dans les prochains mois de données issues d’une nouvelle génération de satellites. Cette troisième génération, qui viendra remplacer les deux appareils actuellement opérationnels dans l'espace, est actuellement en phase de construction en France. C’est dans un bâtiment du groupe Thales Alenia Space à Cannes que le premier de ces nouveaux satellites appelés MTG (pour Meteosat troisième génération) est en cours de finition.
A bord de ce gros cube de quatre tonnes doté de panneaux solaires pour son alimentation, des instruments de mesures améliorés, dont un inédit. "Un nouvel instrument a été monté qu'on appelle le Lightning Imager, explique Pierre Armand chef de ce programme chez Thales Alenia Space. Il est là pour détecter les éclairs entre les nuages et ceux qui vont toucher le sol. Cela répond à deux objectifs : améliorer notre connaissance de la génération des éclairs et améliorer l'alerte aux populations."
Des images rafraîchies toutes les 10 minutes
En tout, cette nouvelle génération comptera six satellites : quatre du type de celui en cours de finition (MTG-I) pour l'imagerie et deux autres, appelés sondeurs (MTG-S) et dotés d’instruments totalement nouveaux qui permettront d’obtenir de façon répétées d’autres informations notamment sur la composition chimique de l’atmosphère.
Tout cela devrait apporter cent fois plus de données que les satellites actuels. Avec la première génération des satellites Meteosat, les images étaient rafraîchies toutes les 30 minutes. Ce délai a été réduit à 15 minutes avec la constellation de deuxième génération, et tombera à 10 minutes seulement avec MTG. De quoi améliorer les cartes météo établies quotidiennement par les prévisionnistes mais aussi faciliter le travail d’autres utilisateurs comme les pompiers.
"Le fait qu'on ait des images avec une plus grande précision va nous permettre d'avoir des produits de surveillance des feux de forêts, indique Sylvain Le Moal est l’un des responsables du Centre de météorologie spatiale (CMS) de Météo France à Lannion, en Bretagne. Cela nous permettra de suivre beaucoup plus précisément le déplacement à la fois des foyers mais aussi des fumées, ainsi que de mesurer la température de ces feux, et donc connaître les endroits où ils sont le plus actifs." A l’automne, le premier satellite quittera Cannes pour Kourou où il embarquera à bord d’une fusée Ariane 5. Premier décollage prévu en fin d’année.
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