Des fragments d'astéroïde recèlent un des composants de l'ARN nécessaires à l'apparition de la vie
Un astéroïde aurait-il pu amener la vie sur Terre ? Des scientifiques japonais ont découvert de l'uracile, un des composants de l'ARN, dans un échantillon de 10 milligrammes présent sur l'astéroïde Ryugu, selon leur étude publiée mardi 21 mars dans Nature (en anglais).
Une précédente analyse des fragments de cet astéroïde accréditait déjà, la théorie d'une origine extraterrestre de l'eau. Si l'ADN, avec sa double hélice, porte l'information génétique, l'ARN, constitué d'un seul ruban, est un messager permettant la mise en œuvre des instructions contenues dans l'ADN.
Il est constitué de quatre bases : adénine, guanine, cytosine et uracile. Cette étude est la dernière en date à examiner les 5,4 grammes de fragments et poussières récupérés par la sonde japonaise Hayabusa-2 sur l'astéroïde Ryugu, découvert en 1999 et situé à plus de 300 millions de kilomètres de notre planète. Lancée depuis la Terre en 2014, Hayabusa-2 a retrouvé l'orbite terrestre en 2020 pour y lâcher une capsule contenant l'échantillon.
Une "preuve solide"
Cette découverte apporte de l'eau au moulin de la théorie, appelée "panspermie", selon laquelle la vie sur Terre a été "ensemencée" depuis l'espace quand des astéroïdes se sont écrasés sur la planète. Cette théorie n'exclut pas pour autant celle de l'apparition de la vie sur Terre depuis les océans primitifs, ou même son atmosphère.
Elle offre une "preuve solide qu'un des composants de l'ARN a été livré sur Terre avant même l'émergence de la vie", via un astéroïde semblable à Ryugu qui se serait écrasé sur notre planète, selon un des auteurs de l'étude, Yasuhiro Oba, professeur associé à l'université d'Hokkaido. Il "suppose" qu'un tel dépôt a "joué un rôle dans l'évolution prébiotique et possiblement l'apparition de la vie" sur Terre.
Les autres composants de l'ARN n'ont pas été identifiés dans les échantillons de Ryugu, même si le chercheur n'exclut pas leur présence, mais à des niveaux trop faibles pour être détectables. Le professeur espère pouvoir analyser à l'avenir d'autres échantillons d'astéroïde, comme celui que la sonde Osiris-REx doit rapporter de l'astéroïde Bennu, attendu sur Terre cette année.
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