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Deux satellites européens d'observation de la Terre perdus après l'échec de leur lancement

Le lanceur européen Vega, parti de Kourou, en Guyane française, a connu un problème de trajectoire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP - G.S.
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Le lanceur européen Vega lors d'un précédent décollage depuis Kourou, en Guyane française, le 8 novembre 2017. (ARIANESPACE / AFP)

Le lanceur européen Vega, qui devait mettre en orbite deux satellites pour le compte de l'Europe, dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 novembre depuis Kourou, en Guyane française, a connu "une anomalie" dans sa "trajectoire" conduisant à l'échec de la mission, a annoncé Arianespace.

"Huit minutes après le décollage de la mission, immédiatement après le premier allumage du moteur du quatrième étage, une dégradation de la trajectoire a été constatée, entraînant la perte de la mission", a détaillé la société qui opère ces lancements.

Les raisons de cet échec pas encore connues

Vega devait placer à 700 kilomètres d'altitude deux satellites : SEOSAT-Ingenio, le premier satellite d'observation de la Terre espagnol qui devait produire des images optiques et multispectrales de territoires émergés, et Taranis (du nom du dieu celte du tonnerre et de la foudre), le premier satellite conçu pour observer les phénomènes électromagnétiques radiatifs et lumineux survenant à des altitudes comprises entre 20 et 100 km au-dessus des orages.

"La mission est perdue", a confirmé Stéphane Israël, le PDG d'Arianespace. "Les analyses des données de la télémesure sont en cours pour préciser les raisons de cet échec", a précisé le groupe.

L'épidémie de Covid-19 et la météo défavorable avaient déjà entraîné l'annulation de deux des quatre lancements de Vega prévus cette année. Le lanceur avait aussi connu une défaillance à l'été 2019, qui avait entraîné sa destruction, par précaution.

La mission devait permettre d'étudier le climat

Ces deux satellites devaient "nous aider à comprendre notre planète, à étudier l'espace et à faire ce qu'il n'est pas possible de réaliser avec des expériences basées sur Terre", résumait hier Marino Fragnito, président du lanceur Vega, interviewé par franceinfo.

SEOSAT-Ingenio devait prendre quotidiennement en photo une surface qui fait cinq fois la taille de l'Espagne. Ainsi, l'Espagne et l'Europe devaient obtenir pendant sept ans des données permettant de réaliser de nouvelles cartographies, d'observer les phénomènes naturels et le réchauffement climatique, par comparaison avec les données des années précédentes, pour pouvoir mieux y répondre.

Le satellite devait avoir des applications civiles et militaires. "Il peut permettre des opérations de contrôle du territoire, des frontières, ou d'observer des constructions abusives sur le sol", nous expliquait hier le président du lanceur Vega.

Comprendre le mystère des éclairs

Taranis devait quant à lui sillonner le ciel et observer les orages pendant au moins quatre ans. Le satellite avait pour mission d'aider à comprendre le mystère des éclairs qui peuvent parfois gêner la circulation des avions ou provoquer des pannes d'électricité. Avec, là aussi, l'idée de trouver une réponse à ces phénomènes naturels et de mettre fin à une veille crainte gauloise : que le ciel nous tombe sur la tête.

Cette opération européenne intervenait alors que dans la nuit de dimanche à lundi, quatre astronautes sont partis en direction de la Station spatiale internationale à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX. Avant l'échec de cette mission, l'agence Arianespace avait prévu quatre à cinq lancements multiples pour l'année prochaine.

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