"On respire un petit peu, maintenant que ces étapes sont passées", témoigne dimanche 9 janvier sur franceinfo Olivier Berné, chercheur au CNRS et astrophysicien à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse. Il réagit au déploiement réussi du télescope James Webb, après son lancement dans l’espace le 25 décembre.franceinfo : Le téléscope est maintenant entièrement déployé, c'est déjà un exploit ?Oui, il y avait une centaine de mécanismes de déploiement qui devaient se passer parfaitement, et 300 étapes critiques à franchir. C'était vraiment un défi pour les ingénieurs et les techniciens. On respire un petit peu, maintenant que toutes ces étapes sont passées.Il est déployé mais il n'a pas commencé à travailler ?Non, tous les éléments sont déjà bien en place, en particulier le miroir. Le téléscope est tellement grand, six mètres de long, qu'il ne rentrait pas dans une fusée, donc il a fallu le plier et le déplier. Les derniers réglages vont encore prendre du temps : aligner les miroirs, que tout le système refroidisse pour que le téléscope puisse observer correctement, et puis ensuite il faudra allumer tous les instruments à bord. Tout cela ça prendra environ 6 mois. Au mois de juin, nous pourrions avoir les premières images du cosmos.Qu'est-ce que vous voudriez savoir en priorité ?Je travaille avec une équipe internationale et nous avons la chance de pouvoir utiliser cet observatoire au tout début de sa partie opérationnelle. Notre objectif est d'observer une région du ciel, qui s'appelle la nébuleuse d'Orion, pour essayer de comprendre nos origines, en particulier celle du système solaire. Nous allons observer une région à l'intérieur de laquelle se forment les étoiles et les planètes, semblable à celle dans laquelle s'est formé notre système solaire. Ce téléscope est une machine à remonter dans le temps : si vous regardez une galaxie à 13 milliards d'années-lumière de vous, vous la voyez comme elle était il y a 13 milliards d'années-lumière.