Cancer : un plan pour améliorer la prévention et le suivi
Ce Plan cancer 2009-2013 était très attendu, après les "carences" et "défaillances" du premier plan, soulignées par la Cour des comptes. Seul un tiers des 70 mesures envisagées à l'époque avait été réalisé...
_ Nicolas Sarkozy, le 7 octobre, avait indiqué que ce nouveau plan "consoliderait les acquis du premier". Le voilà qui prévoit aujourd'hui "près de 750 millions d'euros de dépenses nouvelles" (...) "un effort important consenti par l'État et l'assurance maladie, dans le contexte actuel", a-t-il précisé. Voici de quoi ce Plan sera fait :
Objectif 1 : "l'excellence des soins" et de la prévention
Cela passe par la formation de "20% de spécialistes en plus" : des
oncologues, radiothérapeutes, hématologues "qui sont aujourd'hui en
nombre insuffisant". Nicolas Sarkozy a annoncé en outre "une centaine d'étudiants supplémentaires dans les formations de radiophysiciens chaque année".
Question matériel, "74 machines supplémentaires (il parlait d'IRM) devraient être installées".
En matière de tabac, le chef de l'État n'a fait que confirmer l'augmentation de 6% du prix des paquets votée par l'Assemblée, sans l'alourdir davantage.
En revanche, nouveauté dans la lutte contre l'alcoolisme, Nicolas Sarkozy a indiqué qu'"en 2011, la quantité d'alcool devra être indiquée sur chaque bouteille", et non plus seulement le degré d'alcool.
Dernier sujet de préoccupation : les risques environnementaux. "15% du budget de la recherche sera consacré à l'étude de ces risques". Sans vouloir "affoler inutilement les Français", "ce sont sans doute les risques de demain", a-t-il déclaré.
Objectif 2 : réduire les inégalités sociales et régionales face à la maladie
"Le risque de mourir d'un cancer entre 30 et 65 ans est deux fois
plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres et les professions
libérales" a déclaré Nicolas Sarkozy.
Déjà l'Institut d'études démographiques expliquait le 7 octobre que la mortalité par cancer du pharynx était dix fois plus élevée dans les classes défavorisées et qu'un travailleur manuel avait deux fois plus de risques de mourir d'un cancer des voies digestives qu'un non-manuel...
_ Une piste donc, la création d'"une journée nationale de l'activité physique", dans le cadre de la lutte contre les cancers liés au surpoids. Car "l'activité physique ne doit pas être l'apanage des
habitants des beaux quartiers" !
Objectif 3 : "vivre après le cancer"
Le chef de l'État a annoncé "un programme personnalisé de l'après-cancer proposé aux patients" pour faciliter leur retour à une vie normale. Ce suivi devra bénéficier à 50% des malades au minimum.
Nicolas Sarkozy a également tancé les assureurs et établissements de crédit, qui font payer davantage les malades, ou ex-malades. Il a d'ailleurs demandé que soit favorisé l'accès à l'emprunt et l'assurance pour les personnes "sorties de la maladie".
Aujourd'hui, 2 millions de Français ont, ou ont eu, un cancer. En 2009, 350 000 nouveaux cas devraient être décelés, un chiffre en hausse de 10 % en quatre ans. Mais en parallèle, le taux de guérison a progressé de 25 % en quinze ans.
Certes le cancer reste la première cause de mortalité en France. Mais on guérit désormais près d'un cancer sur deux.
Réactions
La première est venue du PS. Le député Jean-Louis Bianco estime que ce plan a peu d'effet sur la recherche, alors dit-il que "la véritable réponse au cancer" est "un investissement massif dans la recherche".
Cécile Quéguiner avec agences
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