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Vidéo Quatre dents arrachées, une prothèse à 30 ans et un trou dans la gencive : les dégâts d'un centre dentaire "low cost" ?

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 3 min
"Ça craquait, ça craquait, mais lui, il tirait" : une victime d'un centre dentaire "low cost" témoigne (Complément d'enquête / France 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

La promesse de Proxidentaire : proposer des soins dentaires aux plus défavorisés. Alors, c'est vers un centre de cette chaîne que s'est tournée Julie, une mère de famille aux revenus modestes, quand elle a dû faire remplacer des couronnes. Elle affirme en être sortie mutilée. Voici son témoignage dans "Complément d'enquête" du 21 avril 2022.

Depuis un an, son masque cache un quotidien de souffrance et de honte. A cette époque-là, Julie espérait pourtant retrouver un vrai sourire. Cette mère de famille veut alors faire remplacer trois couronnes provisoires, mais ses moyens financiers sont modestes. Elle se tourne donc vers un centre de soins Proxidentaire, dont les statuts associatifs promettent de s'adresser en priorité aux plus démunis. La jeune femme a longuement hésité avant de confier à "Complément d'enquête" ce qu'elle y aurait subi. 

Quatre dents de devant lui ont été arrachées en une seule séance, explique-t-elle, par un dentiste suant et transpirant, selon elle. "Ça craquait, ça craquait, mais lui, il tirait. Et ça ne venait pas..." Au sortir du rendez-vous, Julie est sous le choc en découvrant, sous la prothèse en plastique qui les remplace, un trou béant dans sa gencive. "Il m'a expliqué que c'était un bout d'os qui était parti, mais ça allait repousser, ça allait se recombler, que ce n'était pas grave." A 33 ans, Julie porte désormais un dentier... et souffre de douleurs permanentes. Elle a porté plainte contre Proxidentaire. Dans la région de Dijon, elle n'est pas la seule.

"Actes de mutilation sur des dents saines"

L'Agence régionale de santé (ARS) a enquêté sur les pratiques de Proxidentaire, et son constat est accablant. Son rapport pointe des "actes de mutilation sur des dents saines ou sans pathologie notable", des "pratiques illicites de facturation", des "manquements sur les règles d'hygiène", des "manquements sur la qualification du personnel"... Le centre auquel Julie s'était adressée existait depuis 2020. Il a déjà été fermé par les autorités sanitaires, ainsi qu'un autre centre ouvert à Belfort un an plus tard. 

Extrait de "Les pauvres, ça rapporte !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 21 avril 2022.

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