: Vidéo "J'en peux plus de toi !" : le gouvernement lance une opération de sensibilisation pour alerter sur le syndrome du bébé secoué
Le ministère en charge de l'enfance et des familles a publié une campagne-choc de 22 secondes.
Un père, visiblement exaspéré, qui hurle au visage de son bébé en pleurs : "Et voilà ! Tout ce que tu sais faire, c’est chialer ! J'en peux plus de toi !" Puis une secousse que l'on distingue à travers un babyphone. C'est le message glaçant d'une vidéo de vingt-deux secondes publiée lundi 17 janvier par le secrétariat d'Etat en charge de l'Enfance et des familles. Objectif : informer sur le syndrome du bébé secoué, également appelé traumatisme crânien non accidentel (TCNA).
Chaque année, plusieurs centaines d'enfants en sont victimes. "Cette maltraitance, perpétrée volontairement par des adultes, parfois dans le déni de la gravité de leur acte, représente la forme la plus grave de traumatisme crânien de l’enfant, peut-on lire dans le communiqué. En France, 1 bébé sur 10, victime de secouements, décède, les autres en subiront les conséquences toute leur vie."
Plusieurs centaines d'enfants sont victimes chaque année de ce syndrome, avec un pic d'incidence entre deux et quatre mois. L'adulte maltraitant ne l'est rarement qu'une fois : les bébés secoués l'ont été en moyenne à dix reprises, selon des données publiées en 2017 par la Haute autorité de santé.
"Les secousses sont des gestes d'une extrême violence qui n'ont rien à voir avec un geste maladroit de la vie quotidienne, ni avec le jeu, comme lancer un enfant en l'air", explique Anne Laurent-Vannier qui a présidé le groupe de travail consacré à ce trouble au sein de la HAS.
Les adultes qui perdraient patience face à un bébé ne doivent pas hésiter à "partager leurs craintes et leurs doutes" et "demander de l'aide", insistent les concepteurs de cette campagne de communication. Si l'adulte est excédé, il peut toujours coucher le bébé sur le dos et quitter la pièce, car "il n'y a aucun danger à le laisser seul dans cette position", soulignent les spécialistes.
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