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Vaccin contre le VIH : un vaste essai clinique mené en Afrique sub-saharienne stoppé faute de résultats concluants

Il s'agit d'une grande déception dans la lutte contre cette maladie qui affecte 38 millions de personnes dans le monde, et contre laquelle la recherche d'un vaccin se révèle infructueuse depuis des décennies.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un vaccin expérimental contre le virus du sida à Shoshaguve, près de Pretoria, le 30 novembre 2016. (MUJAHID SAFODIEN / AFP)

Il était nommé Imbokodo. Le vaste essai clinique d'un vaccin contre le VIH, le virus qui cause le sida, mené par Johnson & Johnson dans cinq pays d'Afrique sub-saharienne, a été stoppé faute de résultats concluants, a annoncé mardi 31 août l'entreprise pharmaceutique américaine.

Il s'agit d'une grande déception dans la lutte contre cette maladie qui affecte 38 millions de personnes dans le monde, et contre laquelle la recherche d'un vaccin se révèle infructueuse depuis des décennies.

Une efficacité de 25%

L'essai, démarré en 2017, incluait environ 2 600 jeunes femmes entre 18 et 35 ans au Malawi, Mozambique, Zambie, Afrique du Sud et Zimbabwe. Les femmes et jeunes filles représentaient 63% des nouvelles infections en 2020 dans cette région.

Certaines participantes ont reçu quatre injections du vaccin sur une période d'un an, et d'autres un placebo. Au bout de deux ans après la première injection, 51 des 1 079 participantes ayant reçu le vaccin avaient contracté le VIH, contre 63 des 1 109 participantes ayant reçu un placebo. Même si le vaccin a été bien toléré, son efficacité n'était donc que de 25%.

"Si nous sommes déçus que le vaccin candidat n'ait pas fourni un niveau suffisant de protection contre l'infection au VIH (...), cette étude nous donne des résultats scientifiques importants pour la poursuite de la quête d'un vaccin contre le VIH", a déclaré Paul Stoffels, directeur scientifique de Johnson and Johnson, cité dans le communiqué.

Un autre essai en cours 

Le vaccin de J&J utilise la technologie du "vecteur viral" - la même que celle employée pour son vaccin contre le Covid-19. Un type de virus courant, appelé adénovirus, est modifié pour être rendu inoffensif et transporter des informations génétiques permettant à l'organisme de combattre le virus visé.

Un autre essai, nommé Mosaico, teste un vaccin à la composition différente sur une autre population, des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes ou personnes transgenres, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud et en Europe, où d'autres souches du virus circulent. Cet essai va se poursuivre, a annoncé Johnson & Johnson. Il devrait se conclure en mars 2024.

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