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Problème d'approvisionnement des vaccins contre le Covid-19 : "On n'a pas envie de revivre ce qu'on a connu pour les masques", avertit un médecin

Le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML (syndicat de l’Union Française pour une médecine Libre), insiste sur l'importance de la confiance et de la transparence. "C'est vrai que c'est la première fois qu'on utilise cette technique, mais les éléments tendent à prouver qu'il n'y a pas d'effets secondaires graves", tente-t-il de rassurer. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l'UFML, durant une manifestation devant l'Assemblée Nationale à Paris, le 31 mars 2015 (photo d'illustration). (LP/AURÈLIE LADET / MAXPPP)

La campagne massive de vaccination contre le Covid-19 qui doit débuter dans les prochaines semaines risque de ne pas se passer comme prévue. Le laboratoire Pfizer a été contraint de revoir son programme de distribution de vaccin à la baisse en raison de problèmes dans sa chaîne d'approvisionnement. "On n'a pas envie de revivre ce qu'on a connu pour les masques", a réagi vendredi 4 décembre sur franceinfo le Dr Jérôme Marty, médecin généraliste, président de l’UFML (syndicat de l’Union Française pour une médecine Libre).

franceinfo : Ces problèmes d'approvisionnement chez Pfizer vous inquiètent-ils ?

Dr Jérôme Marty : Oui parce qu'on n'a pas envie de revivre ce qu'on a connu pour les masques, c'est-à-dire une course effrénée à la production, une concurrence entre les différents pays et au final un patient qui paie les pots cassés. Les deux maîtres mots c'est confiance et transparence. On espère que la transparence va être véritablement le guide de toute cette partie-là de la crise.

Les laboratoires sont-ils allés trop vite dans leurs annonces ?

Oui, c'est certainement ça et c'est pour ça qu'il faut impérativement qu'à chaque instant on soit au courant de tout ce qu'il se passe, des stocks, des livraisons, des délais, de ce qu'il y a dans ces vaccins. On n'a pas encore reçu la totalité des éléments scientifiques or on en a besoin pour expliquer cela à nos patients. Tout cela relève de la transparence.

Jean Castex a annoncé qu'il y aurait 200 millions de doses pour la France. Il parle d'une campagne de vaccination en trois phases. Le vaccin ne sera pas obligatoire. Comment faire pour convaincre les personnes réticentes ?

Il faut avoir un taux de confiance des patients. Si on a le détail des éléments scientifiques on doit expliquer aux patients tout cela de façon à lui donner le consentement éclairé. Une fois qu'il l'a, il peut décider en conscience s'il se fait vacciner ou s'il ne le fait pas. Décider sur la base d'éléments inexistants cela renforce le doute.

Ne craignez-vous pas que les patients n'aient pas confiance en ce vaccin ?

C'est la question principale que l'on nous pose. On explique qu'on est allé très vite, mais que nécessité faisait loi puisque cette épidémie est sur la terre entière et qu'elle fait des dégâts considérable tant sur le plan sanitaire, qu'économique et social. Donc tout a été accéléré.

L'une des technologies utilisées est celle de vaccins à ARN, faut-il s'en inquiéter ?

On entend parler de manipulations génétiques, ce n'est pas le cas. C'est un brin d'ARN qui est créé chimiquement, donc ce n'est pas de la manipulation génétique, et qui vise à faire fabriquer par les cellules des protéines qui vont permettre de lutter contre le virus. C'est vrai que c'est la première fois qu'on utilise cette technique, mais les éléments tendent à prouver qu'il n'y a pas d'effets secondaires graves. Ceci dit on pourra découvrir des effets secondaires au cours des prochains mois.

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