Vaccins obligatoires ou recommandés, difficile de s'y retrouver
Le Haut Conseil de la santé publique, un comité d'experts, juge "illisible" la politique vaccinale de la France. Francetv info vous aide à y voir un peu plus clair.
Quels sont les vaccins "obligatoires" ? Que veut dire "vaccination recommandée" ? Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), chargé de conseiller le ministère de la Santé, dénonce, dans un avis mis en ligne en septembre, une politique vaccinale illisible, trop complexe et inégalitaire. L'instance s'interroge également sur le maintien du caractère obligatoire des vaccins.
Si, comme beaucoup de parents, vous vous êtes souvent perdus dans le carnet de santé de vos enfants, francetv info répond à trois questions pour vous aider à vous y retrouver.
Quels sont les vaccins obligatoires ?
En France, trois vaccins sont obligatoires, sauf contre-indication médicale reconnue. Il s'agit des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP). Il est indispensable d'apporter la preuve de ces vaccinations pour l'inscription des enfants en crèche, à l'école, en garderie, en colonie de vacances ou toute autre collectivité. Si l'enfant n'est pas inscrit dans ce type de structure, rien n'oblige les parents à le faire vacciner avant l'âge de 18 mois. En Guyane, le vaccin contre la fièvre jaune est aussi une obligation.
Le problème, c'est qu'en France, les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) ne sont plus commercialisés seuls pour les nourrissons. Ils sont dorénavant couplés avec d'autres vaccins, comme ceux contre la coqueluche ou l'hépatite B. Vaccins qui, eux, ne sont pas obligatoires... Et certains parents ne veulent pas de ces substances non-obligatoires. Dans son avis, le Haut Conseil de la santé publique dénonce une absurdité qui place les vaccinateurs dans une position difficile.
Pour compliquer le tout, la politique de rappel n'est pas la même selon les vaccins.... Contre la diphtérie et le tétanos, seuls la première vaccination (en deux injections, à 2 et 4 mois) et le 1er rappel, à 11 mois, sont obligatoires. En revanche, contre la poliomyélite, la première vaccination ainsi que tous les rappels jusqu'à 13 ans sont obligatoires. Pour planifier les vaccins et rappels, sans risque de vous tromper, vous pouvez suivre le calendrier vaccinal officiel, simplifié en avril 2013.
Vaccins "recommandés", qu'est-ce que cela signifie ?
En tout, 11 vaccins sont "recommandés" dans le calendrier vaccinal, qui ne sont donc pas obligatoires. Ils concernent les maladies telles que la coqueluche, la rubéole, la rougeole, les oreillons, la varicelle, mais aussi les infections invasives à haemophilus influenza b, à pneumocoque, à méningocoque C. Concernant le BCG, contre la tuberculose, il est conseillé dans certaines zones du territoire à risque élevé.
Pour les jeunes filles entre 11 et 14 ans, le vaccin contre les infections à papillomavirus est fortement préconisé. Ceux contre les hépatites B et A sont aussi encouragés pour les professionnels exposés à un risque de contamination.
Les professionnels de santé soulignent que ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas obligatoires qu'il faut considérer ces vaccins comme moins importants. Le HCSP rappelle ainsi que "l'hépatite B est responsable annuellement en France d'environ 1 300 décès par cirrhose ou cancer du foie, et les infections à papillomavirus humains de 1 000 décès par cancer du col de l'utérus."
Enfin, si vous partez en vacances dans un pays étranger, référez-vous aux recommandations du ministère des Affaires étrangères. Vous pouvez aussi consulter la carte de l'Institut Pasteur, qui tient à jour les situations épidémiologiques dans chaque pays, ainsi que les vaccinations recommandées pour chacun.
Quels risques si je ne fais pas vacciner mon enfant ?
L'article L 3111-2 du Code de la santé publique dispose que "les personnes titulaires de l'autorité parentale ou qui ont la charge de la tutelle des mineurs sont tenues personnellement responsables de l'exécution" du vaccin DTP. Le justificatif de la vaccination (photocopie du carnet de santé) doit être fourni lors de l'admission dans toute école, crèche, garderie, colonie de vacances ou autre collectivité d'enfants, y compris pour des activités périscolaires. En pratique, il appartient aux responsables des collectivités en question de vérifier le statut de l'enfant vis-à-vis des vaccinations obligatoires.
Si les parents refusent la vaccination obligatoire, l'enfant peut être exclu des lieux de collectivité. Mais l'exclusion ou le refus d'admission ne sont pas les seules mesures. Des sanctions pénales sont aussi prévues à l'encontre des parents. Le Code de la santé publique prévoit 6 mois de prison et 3 750 euros d'amende.
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