"Mon frère avait très peur qu'on ne se ressemble plus" : Franck, brûlé à 95%, raconte sa greffe de la peau inédite
Franck, brûlé sur la quasi-totalité de son corps après un accident du travail, a été sauvé grâce à une greffe de peau de son frère jumeau, Eric. Il témoigne sur franceinfo.
Franck, 33 ans, brûlé sur 95% de la surface de son corps après un accident du travail, a été sauvé au centre de traitement des brûlés de l'hôpital Saint-Louis de Paris, grâce à une greffe de peau de son frère jumeau Eric, révèle jeudi 23 novembre franceinfo. Il s'agit d'une première mondiale. Franck témoigne sur franceinfo.
"Je me porte bien maintenant, je n'ai plus de douleurs. Bien sûr, je n'ai plus le même corps, il est très abîmé." Franck est resté alité presque six mois. "Cela a été la pire année de ma vie. Je suis passé par tellement d'épreuves, la douleur au quotidien... Je ne pouvais pas bouger, je ne pouvais pas parler. Et puis j'avais très mal." Franck commence à pouvoir se mouvoir grâce à la rééducation. "J'ai encore un peu de mal à marcher, mais je n'ai plus de douleurs. Je suis content d'être en vie." Avec le temps, "la peau va s'assouplir, grâce aux soins, aux vêtements compressifs et surtout grâce aux cures thermales".
"J'étais une torche humaine"
Franck n'a rien oublié de son accident. "Je manipulais des produits, dont un produit hautement inflammable. En le déversant dans une cuve, ça m'a explosé dans les mains. J'étais recouvert de produit, j'étais une torche. Une torche humaine."
C'est donc grâce à son frère jumeau Eric que Franck a pu recevoir une greffe de peau. "C'est la personne que j'aime le plus au monde. C'est quelqu'un de formidable. C'est mon frère, je l'aime." Même s'ils en parlent souvent, les deux frères vont "de l'avant". "On a les mêmes passions, on pratiquait les mêmes sports, les mêmes musiques, les mêmes goûts... On n'est pas jumeaux pour rien !"
Son frère Eric a été "très touché". "Je n'ai plus le même physique, cela l'affecte beaucoup. Au fond de lui, il est content parce que je suis en vie. Le plus important c'est que j'ai mon visage. Il m'a dit qu'il s'était revu en moi quand mon visage a été déballé pour la première fois. Il avait très peur qu'on ne se ressemble plus. Par je ne sais quel miracle, le miracle du professeur Mimoun, mon visage a été sauvé. On se ressemble encore !"
"J'ai davantage goût à la vie. J'ai gardé mon tempérament, je suis toujours le même, mais je ne réalise pas trop encore." Il continue d'être un battant. "C'est grâce à cela que je suis là aujourd'hui."
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