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Les Hôpitaux de Paris veulent créer 1 300 postes de soignants en trois ans

En pleine épidémie de Covid-19 en France, l'AP-HP souhaite bénéficier des accords du Ségur de la santé avec un "projet social pour 2021-2025".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des syndicats et collectifs de soignants manifestent pour réclamer plus de moyens au sein de l'hôpital public, le 16 juin 2020 à Paris.  (DENIS MEYER / HANS LUCAS / AFP)

L'objectif est ambitieux. Après des années de réduction des effectifs, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) entend profiter à plein du "Ségur de la santé" pour inverser la tendance, avec 1 300 créations de postes paramédicaux inscrites dans son nouveau "projet social", consulté mardi 8 décembre par l'AFP.

Le mois de décembre est d'ordinaire celui du budget, et donc des vaches maigres à l'AP-HP. Mais pas cette année : élaboré par la direction, les syndicats et les médecins, le futur "projet social 2021-2025" marque une rupture.

Un plan de recrutement en trois ans

L'objectif est en effet de renforcer les effectifs de soignants, avec "la création de 885 emplois supplémentaires" sur les "métiers en tension" (infirmiers, kinés, sages-femmes, manipulateurs radio), afin de revenir aux effectifs de début 2018. S'y ajoutent 300 postes pour développer les "promotions professionnelles" et permettre, par exemple, à davantage d'aides-soignantes de devenir infirmières.

Enfin, 115 postes renforceront dès l'an prochain les services volontaires pour "expérimenter de nouvelles organisations du travail" : des journées un peu plus longues (8 heures au lieu de 7h36), avec plus de jours de repos à la clé. L'objectif est de "réaliser ce plan de recrutement sur trois ans", a déclaré à l'AFP le directeur adjoint de l'AP-HP, Pierre-Emmanuel Lecerf.

Moins d'emplois précaires et des heures supplémentaires mieux payées

L'institution veut aussi utiliser les "heures supplémentaires majorées" à 50% prévues par le Ségur de la santé pour réduire ses dépenses d'intérim, qui ont "explosé" ces dernières années, atteignant 36 millions d'euros en 2019, l'équivalent de 700 paramédicaux à temps plein, a-t-il précisé.

Le recours aux CDD doit aussi diminuer drastiquement, avec la "régularisation" des contractuels en poste depuis plus de deux ans et la titularisation des futurs soignants embauchés. Le projet prévoit également d'augmenter les offres de logement et de gardes d'enfants, mais aussi d'instaurer la "prime d'engagement collectif" autorisée par le Ségur de la santé.

Après sa présentation en conseil de surveillance le 18 décembre, plusieurs négociations s'ouvriront avec les syndicats, notamment sur le temps de travail. Des décrets sont encore attendus sur certains sujets, comme les heures supplémentaires, mais "on estime que les textes seront pris au premier trimestre et on se doit d'être prêt à ce moment-là", a indiqué Pierre-Emmanuel Lecerf.

Le dirigeant "vise le plus de signatures possible" grâce à "un investissement massif", dont le montant sera dévoilé début 2021 dans le futur budget pluriannuel.

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