Comment réduire le nombre de transfusions sanguines ?
Dès qu’une opération risque d’entraîner une hémorragie, la prévention du risque de transfusion sanguine commence un mois avant l’entrée au bloc. Un ensemble d’analyses et d’examens permet d’identifier la moindre anémie, la moindre pénurie de globules rouges dans le sang. Il faut alors stimuler leur production au niveau de la moelle osseuse grâce à une ou plusieurs injections d’EPO, l’érythropoïétine. Le Dr Nadia Rosencher, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Cochin (AP-HP) explique : « le but est d’arriver suffisamment haut avant l’opération, pour que les patients puissent saigner, sans aucun risque d’être transfusés puisqu’ils auront une réserve de globules rouges suffisante».
Une fois l’intervention commencée, si l’hémorragie dépasse un litre, il est possible d’utiliser un dispositif de recyclage du sang. Il est filtré, nettoyé et rendu au patient. On peut aussi éviter les transfusions après l’intervention grâce à une meilleure connaissance des causes de fatigues post-opératoires.
Selon le Dr Rosensecher, « avant on disait « le patient ne peut pas beaucoup marcher, il est fatigué, il faut lui passer deux culots de concentrés de globules rouges… ». C’est faux. Premièrement, on ne transfuse pas par deux. On transfuse un concentré à la fois. On voit le résultat et on voit ce que ça donne, s’il y a besoin… Deuxième chose, la fatigue, la marche, la musculation… Tout ça n’est pas lié à l’hémoglobine et au taux de globules rouges mais uniquement à une carence en fer ! » Une simple transfusion de fer peut donc faciliter la récupération des patients tout en préservant les précieux stocks de produits sanguins.
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