Première mondiale : un cœur artificiel autonome implanté à Paris
Une première mondiale s'est déroulée cette semaine à Paris. Un cœur artificiel autonome conçu par la société française Carmat a été implanté mercredi sur un patient souffrant d'insuffisance cardiaque terminale. L'opération a été réalisée par une équipe de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris.
L'identité du patient n'a pas été rendue publique mais il souffrait d'une insuffisance cardiaque terminale, avec un pronostic vital engagé et ne bénéficiant d'aucune alternative thérapeutique. C'est à ces conditions que les autorités sanitaires françaises avaient donné leur feu vert fin septembre pour tester ce coeur artificiel sur quatre patients en France dans trois établissements.
"Cette première implantation s'est déroulée de façon satisfaisante. Le patient est actuellement sous surveillance en réanimation, réveillé et dialoguant avec sa famille ", a indiqué le groupe Carmat.
Nouvelles perspectives face à la rareté des greffons du cœur
"C'est une véritable révolution, puisque c'est un cœur implanté en matériel totalement biologique, il n'y a plus de métal, de matériel qui casse les globules rouges, entraîne des hémoragies ou des embolies ", explique Albert Hagège, chef du département cardiologie à l'hopital Georges Pompidou, et président de la Société française de cardiologie.
Cette réussite ouvre de nouvelles perspectives à des malades condamnés par la rareté des greffons du cœur disponibles. Mais la direction de Carmat reste prudente : "il serait bien entendu prématuré d'en tirer des conclusions car il s'agit d'une seule implantation et d'un délai post-chirurgical encore très court ", a commenté le directeur général de Carmat, Marcello Conviti, dans un communiqué.
Comment ça marche ?
Cette prothèse "mime totalement un coeur humain normal avec deux ventricules qui mobilisent le sang comme le ferait le muscle cardiaque, avec des capteurs qui permettent d'accélérer le coeur, de décélérer, d'augmenter le débit, de diminuer le débit. Le malade dort, ça diminue. Il monte les escaliers, ça accélère, donc ça n'a rien à voir avec une pompe mécanique ", indique Carmat.
Un coeur qui coûte entre 140.000 et 180.000 euros
Le groupe avait indiqué en novembre qu'il devrait avoir terminé avant la fin 2014 les essais cliniques sur l'homme, ce qui permettrait une commercialisation en Europe dans la foulée. Entre 100.000 et 120.000 malades pourraient potentiellement bénéficier de la technologie de Carmat en Amérique du Nord et en Europe, pour un marché mondial évalué à environ 16 milliards d'euros.
Le prix de ce coeur artificiel de quelque 900 grammes est estimé par les analystes entre 140.000 et 180.000 euros alors qu'une transplantation classique coûte 250.000 euros en France.
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