"La société nous discriminait jusque dans la mort" : le conjoint d'un séropositif décédé témoigne
Fred Navarro a perdu son compagnon, atteint du sida, en août 2010. Pour lui, la levée de l'interdiction des soins funéraires pour les séropositifs est la fin d'une "offense".
Fred Navarro se dit soulagé, après l'annonce de la levée de l'interdiction des soins funéraires pour les séropositifs jeudi 20 juillet. Cet homme a perdu son compagnon, atteint du sida, en août 2010. "La société nous discriminait jusque dans la mort, c'était intolérable", a-t-il expliqué sur franceinfo.
C'était une insulte. De quel droit une société qui nous bassine avec le mot "respect" ne respecte pas les morts du sida ?
Fred Navarro, conjoint d'un homme mort du sidaà franceinfo
"Christian est resté 13 jours à l'institut médico-légal, dans un frigo à 2 degrés. Quand je l'ai vu dans cet état, j'ai eu des haut-le-cœur, je me tenais le nez... Quelle horreur ! Cela a été très violent. Christian aimait prendre soin de lui. Pour moi, c'était une insulte qu'on lui faisait, se souvient Fred Navarro, on l'exposait au vu de tous, dans un état abominable".
La fin d'une "offense"
L'arrêté de levée de l'interdiction des soins funéraires pour les personnes porteuses du VIH ou d'une hépatite met fin, selon lui, à "une offense" : "Cela me fait du bien de savoir que plus personne ne sera choqué par cela. C'était comme si nos morts étaient des parias. Ça y est, c'est terminé."
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a signé cet arrêté jeudi, révèle franceinfo. La levée prendra effet le 1er janvier 2018. Depuis 1986, les personnes porteuses du virus du sida ou d'une hépatite ne pouvaient pas bénéficier des soins funéraires de conservation.
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