Colombie : les malades s'en remettent aux juges pour pouvoir se soigner
Des milliers de malades doivent solliciter la justice pour forcer les caisses d'assurance maladie à les aider à payer leurs médicaments.
À 62 ans, la Colombienne Maria del Rosario Charris souffre d'un cancer à l'utérus à un stade avancé. Elle a quitté Barranquilla, sur la côte caraïbe, en espérant se faire mieux soigner à Bogota. Mais sa caisse d'assurance a cessé de la prendre en charge. Comme des milliers d'autres malades, elle s'est tournée vers un juge.
En moyenne, 157 000 référés sont présentés à la justice chaque année, selon le Défenseur du peuple, organisme public de protection des droits. 1 300 plaintes sont déposées par jour.
Explications : les caisses d'assurance maladie, intermédiaires entre usagers et hôpitaux, accusent de lourdes pertes (2,8 milliards de dollars actuellement) et le secteur de la santé est gangréné par la corruption.
Chaque candidat a son remède
Ainsi, des "cartels" du sida et de l'hémophilie sont apparus. Des caisses s'entendent avec des hôpitaux et de faux patients pour facturer des traitements inexistants.
Ni la corruption ni le trafic de drogue et encore moins l'avenir de l'accord de paix avec l'ex-guérilla des Farc ne préoccupent autant les habitants de Colombie avant l'élection présidentielle que la santé, selon un sondage Invamer-Gallup.
Dimanche 27 mai, les Colombiens choisiront un candidat et un remède. Le candidat de gauche Gustavo Petro préconise de liquider les caisses. Son adversaire de droite, Ivan Duque, veut augmenter les contrôles et limiter les prises en charge. Tous deux sont en tête des sondages pour parvenir au second tour le 17 juin.
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