Sexualité : faut-il tout essayer ?
La curiosité n'est certes pas un vilain défaut. Mais l'inflation d'articles sur les pratiques sexuelles les plus inattendues, l'accessibilité du porno via Internet ne peuvent-ils pas poser de problèmes ? Ne risquent-ils pas de mettre la pression et de complexer ceux qui n'ont pas eu l'occasion d'essayer ou n'ont tout simplement pas osé ?... Notre journaliste, Mélanie Morin, s'est penchée, à travers différentes lectures, sur cette épineuse question : faut-il tout essayer en matière de sexualité ?
Des pratiques sexuelles qui se diversifient
Connaissez-vous l'axilisme ? Un article paru dans Vice, intitulé "Il est grand temps de parler des fétichistes des aisselles", est consacré à cette pratique qui consiste à titiller, voire plus si affinités, les aisselles et à en faire le principal objet de désir et de plaisir. Il existe une communauté très active sur Internet. Autre pratique : la forniphilie. Un article paru dans Femme actuelle, "La forniphilie ou l'art de transformer son partenaire en meuble pour s'exciter", explique que "le dominant peut faire ce qu'il veut de son partenaire. Si celui-ci doit être une table, libre à son maître de lui déposer une nappe dessus et d'y poser des pieds". La forniphilie est une pratique sexuelle que l'on retrouve notamment dans la pornographie japonaise. Elle consiste à réduire son ou sa partenaire à l'état d'objet.
Plus on cherche des pratiques sexuelles, plus on en trouve. Maïa Mazaurette, journaliste et auteure spécialiste des tendances sexuelles, le résume très bien dans un article publié dans le journal Le Monde : "Faut-il tout essayer sexuellement ?". Pour elle, "le discours que nous avons besoin d'entendre n'est certainement pas qu'il faut tout essayer sous peine de mourir idiot/e mais au contraire, de réapprendre à essayer quand on en a envie, quand on se sent prêt/e, en prenant la liberté de ne jamais tenter. De passer à côté". Maïa Mazaurette conclut son article par : "Qui ne tente rien n'a rien, mais qui tente n'importe quoi n'est pas plus avancé".
Une sexualité assumée
C'est une réalité, on observe aujourd'hui une diversification plus assumée de certaines pratiques sexuelles, là où on ne les attendait pas forcément... C'est d'ailleurs l'objet d'un livre très pertinent et sérieux : Les nouvelles hétérosexualités, publié aux éditions Eres, écrit par Daniel Welzer-Lang, sociologue.
L'auteur est allé à la rencontre de ces hétéros dont la sexualité casse complètement le cliché du traditionnel couple homme/femme. Entre le libertinage, le candaulisme (le fait d'aimer voir son/sa partenaire avoir des relations sexuelles avec quelqu'un d'autre) mais aussi le polyamour (le fait d'aimer plusieurs personnes à la fois, parfois de l'autre sexe)... on se rend compte que "l'hétéronorme" pour reprendre les mots du sociologue est devenue difficile à définir au regard de l'évolution des sexualités. Rien n'est figé, et c'est ce qui fait notre richesse, notre diversité...
Comme expliqué dans un article publié sur le site madmoizelle.com, "la sexualité positive c'est l'avenir". Dans cet esprit, quatre points sont à retenir :
- l'importance du consentement, on ne s'oblige jamais à rien
- on assume ses goûts et ses envies
- on relativise la performance, le sexe n'est pas une compétition
- on communique avec son ou ses partenaires.
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