Cet article date de plus d'un an.

Santé : près de 2 400 événements indésirables graves associés aux soins ont été signalés à la Haute autorité de santé en 2022

Près de la moitié de ces évènements indésirables ont été fatals aux patients, révèle le sixième bilan annuel de la HAS.
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La Haute autorité de santé (HAS), (photo d'illustration). (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Près de 2 400 événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) ont été signalés l'an dernier à la Haute autorité de santé (HAS), qui dévoile mardi 21 novembre son sixième bilan annuel sur ce point précis, à l'occasion de la semaine de la sécurité des patients, jusqu'à vendredi. "51% des EIGS auraient pu être évités en 2022", estime la HAS. Or, les conséquences de ces "événements indésirables graves associés aux soins" peuvent être fatales. En 2022, près de la moitié (48%) ont conduit au décès du patient. Dans 30% des cas, le pronostic vital est engagé et dans 22% des cas, il y a un "probable déficit fonctionnel permanent", selon le rapport de l'Haute autorité de santé.

Elle tire plusieurs enseignements des "déclarations anonymisées des événements indésirables graves associés aux soins" qu'elle a reçues l'an dernier. Les trois-quarts se sont produits dans un établissement de santé (hôpital ou clinique). Il s'agit dans 27% des cas d'erreurs liées aux soins ou à leur organisation. 24,9% de ces EIGS sont la conséquence "d'actions du patient contre lui-même" (suicide, tentatives de suicide). La troisième cause de ces incidents est "l'erreur médicamenteuse et iatrogénie (erreurs de diagnostic, prévention ou prescription inadaptée, complications d'un acte thérapeutique)", c'est-à-dire les effets indésirables provoqués par la prise d'un médicament (13,5%). Ce sont essentiellement des erreurs de dosage de la part des soignants ou des patients. La Haute autorité de santé note également que dans 11,2% des cas, l'événement indésirable grave associé aux soins résulte "d'erreurs liées à une procédure opératoire ou anesthésique".

Les patients âgés les plus concernés

La HAS indique que ces événements indésirables graves associés aux soins concernent principalement des patients âgés de plus de 60 ans (56%). Elles surviennent dans 52% des cas dans "des situations où la prise en charge du patient était urgente (immédiate ou relative)". Enfin, 39% des EIGS "se déroulent dans une période vulnérable", la nuit, le week-end ou les jours fériés.

Dans son rapport, l'Haute autorité de santé note que le nombre de signalements d'événements indésirables graves associés aux soins "a augmenté de 27% entre 2021 et 2022". Elle a reçu 2 385 déclarations d'EIGS en 2022, contre 1 874 l'année précédente. Toutefois, "cela reste très en deçà du nombre réel d’EIGS survenant en France". La Haute autorité de santé se félicite toutefois car cette hausse des signalements "résulte certainement d'une meilleure connaissance du dispositif et d'une culture sécurité des professionnels en progression". 

Entre mars 2017 et le 31 décembre 2022, la HAS a reçu 7 347 déclarations anonymisées de EIGS. Elle "encourage l’ensemble des professionnels à déclarer et analyser plus systématiquement ces événements, maillon essentiel de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.