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Qu'est-ce que l'alopécie, la maladie dont souffre Edouard Philippe ?

Selon Philippe Assouly, membre de la Société française de dermatologie, la perte des cheveux et des poils est bien sans conséquences pour la santé.
Article rédigé par franceinfo
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Edouard Philippe au Salon des maires, à Paris, le 22 novembre 2022. (CLAIRE JAILLARD / HANS LUCAS / AFP)

Il n'a désormais plus de moustache, ni de sourcils. Edouard Philippe, qui communique depuis plusieurs semaines sur les changements de son apparence physique, a une nouvelle fois expliqué qu'il était atteint d'alopécie, lors d'une interview à BFMTV, jeudi 2 février. "J'ai perdu mes sourcils et je crois qu'ils ne reviendront plus. Ma barbe est devenue blanche et elle tombe un peu. Mes cheveux tombent aussi. La moustache est partie", énumère l'ancien Premier ministre. Mais de quoi s'agit-il précisément ?

En réalité, l'alopécie est plus un symptôme qu'une maladie, explique à franceinfo Philippe Assouly, dermatologue au centre Sabouraud de l’hôpital Saint-Louis, à Paris. "Il s'agit juste du nom qui désigne un manque de cheveux, quelle qu'en soit la cause. Derrière, il y a une grande variété de maladies", précise ce membre de la Société française de dermatologie.

Selon le spécialiste, Edouard Philippe souffre de "pelade. C'est une maladie auto-immune", explique-t-il. C'est-à-dire que notre propre corps se met à fabriquer des anticorps qui attaquent nos cheveux et nos poils. "Ceux qui en sont atteints ont des zones plus ou moins vastes sans cheveux ou sans poils. Ça peut être le crâne, les sourcils, ou même tout le corps. Dans ce cas, on parle de pelade universelle."

"Pas dangereuse pour la santé"

Cette pathologie affecte 2,1% des personnes, selon Philippe Assouly. A l'origine de la chute des cheveux, "une attaque des globules blancs, qui considèrent le bulbe pileux comme étranger", détaille-t-il. Mais cette chute peut être temporaire car "sous l'effet d'un traitement par exemple, les cheveux peuvent repousser".

Comme le dit Edouard Philippe lui-même, cette maladie "n'est pas grave" et n'a pas de conséquences sur la santé. "Ce n'est pas du tout dangereux, confirme Philippe Assouly. Sur une île déserte, on s'en ficherait." Selon lui, la sortie de l'ancien Premier ministre pourrait aider à montrer au grand public qu'on peut très bien vivre avec. En cela, il s'agit bien d'un exercice de communication de la part du fondateur du parti Horizons, qui insiste, sur BFMTV, sur le fait que cette maladie ne l'empêchera pas d'être ambitieux pour la ville dont il est maire, Le Havre, et pour son pays, à l'avenir. Il y a quelques mois, il rassurait déjà, dans une interview au Parisien : "Je suis en pleine forme, je fais de la boxe deux fois par semaine. Et croyez-moi, je me sens bien dans ma peau !"

 

Si l'alopécie entraîne des répercussions, elles sont avant tout sociales. "J'en souffre à 52 ans, mais il y a des gens qui sont frappés d'alopécie à 15 ans, ce n'est pas du tout la même histoire. C'est facile pour moi, j'ai de la chance", relativise Edouard Philippe.

Comme le dit Philippe Assouly, "le cheveu est connoté comme étant quelque chose de fondamental dans nos sociétés. Par exemple, quand on fait une chimiothérapie, on va perdre des cheveux. Lorsqu'on est moine, on va retirer les cheveux. Après la Seconde Guerre mondiale, on a tondu les femmes comme punition", illustre le spécialiste.

Egalement atteint de vitiligo

Enfin, les causes de la maladie peuvent être très diverses. Le dermatologue évoque d'abord les prédispositions génétiques : "Sur deux vrais jumeaux, si l'un souffre de pelade, l'autre a 55% de risque d'en développer une."

Edouard Philippe avait également expliqué qu'il était atteint de vitiligo, une maladie qui engendre une dépigmentation de la peau et des cheveux. "Le fait d'avoir un vitiligo surexpose à la pelade, et inversement", précise Philippe Assouly. Interrogé sur la question par BFMTV, l'ex-Premier ministre a admis que le stress était "peut-être" à l'origine de sa maladie. Mais, pour le dermatologue, ce n'est qu'un facteur parmi d'autres.

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