: Vidéo 13h15. Sainte-Anne : "Je ne sais plus très bien ce qu'est la folie..."
Le service des urgences psychiatriques du centre hospitalier Sainte-Anne de Paris doit aussi prendre en charge des patients contre leur gré. En 2014, 2 500 personnes ont eu recours à la contrainte pour hospitaliser un proche en décompensation… Extrait de "13h15 le dimanche" du 24 janvier.
Un père vient de signer l'hospitalisation sous contrainte de sa fille car elle ne voulait pas se retrouver au centre hospitalier Sainte-Anne de Paris. "J'ai donné l'autorisation au médecin pour l'hospitaliser contre son gré, ce qui est dur à signer", témoigne-t-il. En 2014, comme lui, 2 500 personnes ont eu recours à la contrainte pour protéger leurs proches.
Après un séjour en hôpital psychiatrique, la jeune fille en classe prépa a repris ses études, comme si les urgences de Sainte-Anne n'avaient été qu'une parenthèse dans sa jeune vie. "Ce que c'est que la folie, je crois que je ne peux pas répondre à cette question", explique le médecin psychiatre Pierre Lana.
"La frontière de la psyché est complètement immatérielle"
Le doyen du service, confronté depuis tant d'années à toutes les facettes de la détresse psychique, affirme en conclusion : "Il y a dans la vie de tous les jours des situations qui me paraissent tellement folles, au sens vulgaire du terme, que je ne sais plus très bien ce que c'est que la folie…"
L'interne en psychiatrie Denis-Paul Lin termine son stage à Sainte-Anne avant de retourner exercer en Martinique : "La frontière de la psyché est complètement immatérielle, c'est impalpable. On n'a pas de prise là-dessus, contrairement à d'autres spécialités médicales. Je crois que c'est infini et on ne cesse de repousser les limites du possible."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.