Cabines de bronzage : l'Agence de sécurité sanitaire demande leur fermeture
"On recommande l'arrêt de l'activité liée au bronzage artificiel, et aussi l'arrêt de la vente d'appareils délivrant des UV à visée esthétique notamment aux particuliers", a expliqué à l'Agence France-Presse (AFP) Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques aux agents physiques à l’Anses, qui a suivi l’expertise.
En 2009 les rayonnements artificiels ont été déclarés " cancérogènes certains pour l’Homme ". Les données épidémiologiques en 2007 avaient en effet montré qu’une seule exposition à un appareil émettant des UV artificiels entraîne une augmentation de 15% du risque de développer un mélanome cutané. Le risque de mélanome augmente de 75% quand l’utilisation d’appareils de bronzage artificiel débute avant l’âge de 35 ans.
L'interdiction des cabines de bronzage est demandée depuis 2015 par les dermatologues, l'Académie de médecine et même les sénateurs, mais sans être suivie à ce jour par le gouvernement, qui s'est contenté de durcir leur réglementation.
Selon un calcul récent publié par l'Agence, en France en 2015, chez les adultes de plus de 30 ans, 10.340 cas de mélanomes pouvaient être attribués à l'exposition solaire et 382 cas de mélanomes à l'exposition aux appareils de bronzage (1,5% des cas de mélanomes chez les hommes et 4,6% chez les femmes).
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Le bronzage artificiel n’apporte aucun bénéfice !
Dans son rapport l’Anses met en garde contre les idées reçues sur le bronzage artificiel. Les rayonnements artificiels "ne préparent pas la peau" au bronzage, "ne protègent pas des coups de soleil", "ne permettent pas un apport significatif de vitamine D" mais provoquent un vieillissement de la peau "quatre fois plus rapide avec les lampes de bronzage qu'avec le soleil". L'Anses relève "qu'aucune valeur limite d'irradiance ou de dose ne peut être fixée pour protéger les utilisateurs".
La plupart de cabinets ne sont pas conformes
Selon le Syndicat national des professionnels du bronzage en cabine, " l'activité a été divisée par deux depuis 2009 et la polémique sur les risques des UV ". On compterait aujourd'hui 4.500 établissements en France dont 300 centres de bronzage spécialisés, les autres le proposant en activité secondaire.
63% des 982 cabines contrôlées en 2016 par la DGCCRF se sont révélées non conformes en raison de manquements à la sécurité ou de non respect de la réglementation, qui interdit la publicité et les promotions. Certains appareils n'avaient fait l'objet d'aucun contrôle technique depuis sept ans, ou étaient opérés par des personnels sans aucune formation ni aucun diplôme d'esthétique.
La règlementation en 1997 avait interdit la pratique du bronzage en cabine aux mineurs, or les contrôles ont montré qu’il y a encore une fraction des moins de 18 ans qui le pratiquent.
Le Brésil et l'Australie ont interdit les cabines de bronzage. " Faut-il les supprimer? Les reconvertir? Ce n'est pas à nous de décider mais aux pouvoirs publics ", selon le chef de l'unité d'évaluation des risques.
Par la rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP
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