Balancetonsite.com, une plateforme pour signaler les sites dangereux pour les enfants
Images pornographiques, jeux addictifs, harcèlement : face à la prolifération, sur internet, des contenus "inappropriés" et "dangereux pour les enfants", l'association Ennocence lance, vendredi 1er juin, "balancetonsite.com", une plateforme de signalement en ligne, à destination, notamment, des parents.
Première exposition à 10 ans
Internet, et plus particulièrement les sites de streaming et de téléchargement illégaux exposent les enfants à "tous types de contenus", via des publicités et bannières envahissantes : "images et vidéos pornographiques, jeux addictifs, invitation à un chat, escroquerie, fishing, harcèlement", déplore l'association dans un communiqué.
La première exposition "se fait de plus en plus tôt", vers 10 ans en moyenne, "et moins d’un parent sur deux sait ce que fait son enfant sur internet", selon une étude menée par l’association en 2017. Les conséquences peuvent être "dramatiques chez certains enfants dans la construction de leur sexualité comme de leur rapport aux autres", regrette-t-elle.
Le portail "balancetonsite.com" va donc permettre aux parents et "à tout internaute témoin d'une exposition" non voulue, de "le signaler de manière totalement anonyme". Il suffira, en pratique, d'entrer l'URL du site où est apparue la publicité ainsi que celui de la publicité en question, qui apparaît généralement sous forme de fenêtre "pop-up". L'internaute pourra également, s'il le souhaite, joindre une capture d'écran du contenu qu'il juge choquant.
Liste noire des sites de streaming illégaux
Ce portail vient "mettre en pratique le projet du gouvernement de constituer une liste noire des sites de streaming illégaux", assure Ennocence.
Face au fléau du piratage, la ministre de la Culture Françoise Nyssen avait annoncé, en avril dernier, qu'elle souhaitait établir une liste noire des sites de streaming illégaux, régulièrement actualisé. "Une mesure qui, selon le gouvernement, permettrait aux fournisseurs d’accès internet, aux moteurs de recherche et aux annonceurs de bloquer l’accès à ces sites et de les déréférencer", indique l’association. Ennocence mettra donc "à disposition du ministère ses listes de sites et contenus signalés."
"Avant que les mineurs ne soient exposés"
Dénonçant "la passivité des acteurs du web, qui refusent la plupart du temps de déréférencer ou bloquer l'accès aux sites " litigieux, l’association indique avoir engagé des "premières actions en justice" contre "les sites de streaming et de téléchargement illégaux détectés", dont certaines ont déjà "porté leurs fruits". Mais "il faut permettre à la justice de se doter de moyens significativement plus puissants pour éradiquer ce fléau de manière efficace", plaide-t-elle, demandant, notamment, au gouvernement de "compléter la loi pour que le ministère public soit officiellement chargé des poursuites contre les sites exposant à des contenus dangereux".
Selon Ennocence, qui signale soutenir également "le projet de création d’un parquet national numérique qui serait un acte fort dans la lutte contre la délinquance en ligne (...) l’objectif doit être le blocage de ces sites avant que les mineurs ne soient exposés"
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