: Vidéo Un généraliste demande que l'on impose aux jeunes médecins de s'installer un an dans les déserts médicaux
"Si on ne fait pas ce genre de chose, il y a des pans de personnes qui vont se retrouver sans médecin. Et là, on ne répond pas au pacte républicain", explique le docteur Patrick Laine. Ce généraliste qui partirait bien à la retraite vient de lancer une pétition pour lutter contre la désertification médicale... Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 10 mars 2019.
Le docteur Patrick Laine est un médecin de campagne, un médecin de famille. Ce confident de tous les maux depuis trente-sept ans s’improvise tour à tour généraliste, gériatre, pédiatre… L'exercice de son métier a des allures de sacerdoce. C'est en tout cas pour lui une vocation qui va bien au-delà du serment d’Hippocrate.
Il sillonne sans relâche les routes de Haute-Saône pour visiter les patients qui attendent sa visite. C'est souvent la seule personne qu’ils verront dans le mois. Et son carnet de rendez-vous est surchargé. Le praticien aimerait bien enfin prendre sa retraite mais les candidats susceptibles de le remplacer sont bien plus rares que les personnes dans sa salle d’attente.
"Une première année professionnelle en territoire sous-médicalisé"
Le docteur Laine a lancé une pétition en faveur d’une solution à la désertification médicale. Elle est adressée à la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn ainsi qu’aux présidents des groupes parlementaires : "Il faut imposer aux jeunes médecins de s’installer pendant une année, pas plus, dans les régions sous-dotées médicalement. C'est une sorte de service civique. Et je pense qu'il y a pire comme contrainte.", explique l’initiateur du texte "Demandons aux jeunes médecins généralistes d’effectuer leur première année professionnelle en territoire sous-médicalisé".
"Si on ne fait pas ce genre de chose, il y a des pans de personnes qui vont se retrouver sans médecin. Et là, on ne répond pas au pacte républicain. Je soigne parfois quatre générations et il y a des gens que je ne vois plus du tout ici depuis quelques années et que je suis obligé d’aller voir chez eux parce qu’ils ne peuvent plus se déplacer. Que vont-ils devenir ? Eh bien, je ne sais pas", se désole le généraliste sans successeur.
Extrait du magazine "13h15 le dimanche" (replay) du 10 mars 2019.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.