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La fresque porno évoquant Marisol Touraine à l'hôpital de Clermont-Ferrand va être retirée

Cette fresque avait été signalée dimanche par l'association Osez le féminisme, qui a dénoncé une représentation "ultra violente, misogyne et déshumanisante". 

Article rédigé par Ariane Nicolas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, à la sortie de l'Elysée, le 13 octobre 2014. ( CHARLES PLATIAU / REUTERS)

La fresque affichée dans une salle de l'internat du CHU Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) va être intégralement effacée, indique lundi 19 janvier le porte-parole des syndicat des internes de l'hôpital. L'image grand format, présente depuis des années, représentait une scène pornographique, dans laquelle le personnage de Wonder Woman est pénétré par plusieurs super-héros (Batman, Flash, Superman et Superwoman). Des étudiants y ont ajouté récemment des bulles, assimilant Wonder Woman à Marisol Touraine. Les messages sont violents: "Tiens, la loi Santé !" "Prends-la bien profond !"

Postée sur la page Facebook du groupe Les médecins ne sont pas des pigeons, cette image a très vite fait réagir Osez le féminisme. L'association, qui y voit la mise en scène d'un "viol", "demande au Conseil national de l’Ordre des médecins d'agir au plus vite et de faire supprimer cette fresque et d'agir vis-à-vis de ses auteurs." "La présence de ce genre de fresque fragilise durablement la confiance que les femmes peuvent avoir dans leur praticien", dénonce notamment Osez le féminisme dans son communiqué. Son indignation a trouvé un écho chez Laurence Rossignol, secrétaire d'État à la Famille, qui parle de "viol collectif". Et la ministre de la Santé a condamné cette fresque, qu'elle a qualifiée de "particulièrement choquante", y voyant une "incitation au viol inacceptable", a indiqué son entourage à l'AFP.

"Un détournement déloyal et choquant", selon l'avocat des internes

Le message polémique a, depuis, été supprimé de la page Facebook du groupe opposé à la loi santé. De nombreuses personnes défendaient, dans les commentaires, son aspect humoristique. Un des soutiens du groupe de médecins notait ainsi que Wonder Woman effectuait une masturbation sur l'un des autres personnages, signifiant par ce geste qu'elle était consentante et qu'il ne s'agissait pas d'un viol. L'aspect pornographique de l'image n'a dans l'absolu rien de choquant pour ces praticiens : comme le souligne l'ouvrage L'Image obscène, les salles de garde françaises sont recouvertes de dessins X en tous genres. 

"En accord avec le doyen de la faculté de médecine, la direction du CHU a décidé que cette fresque sera intégralement effacée dans les prochains jours", a indiqué l'avocat du syndicat des internes de Clermont-Ferrand, Me Jean-Sébastien Laloy. "Cette fresque existe depuis une quinzaine d'années. Les trois bulles critiquant la loi santé ont, elles, été rajoutées le week-end dernier, puis effacées", a-t-il précisé.

"Le président du syndicat des internes de Clermont-Ferrand regrette la diffusion de cette peinture murale qui n'avait pas vocation à sortir de la sphère privée. Il condamne l'image dégradante des femmes et des médecins qui est véhiculée et assure qu'à aucun moment la ministre de la Santé n'est représentée dans ce détournement déloyal et choquant", a-t-il ajouté. Parallèlement, la direction du CHU a indiqué que des "suites juridiques adéquates, disciplinaires, voire judiciaires sont engagées à l'encontre du ou des auteurs présumés responsables de ces agissements inacceptables et condamnables".

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