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Numéro unique d'appel d'urgence : "Nous craignons une dégradation de la prise en charge des patients", avertit un professionnel de santé

L'Assemblée nationale a voté un projet expérimental de fusion du 15, du 17 et du 18 en un seul numéro d'urgence, le 112. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un centre d'appels du Samu (15) à Metz (Moselle), le 32 décembre 2020. (NICOLAS BILLIAUX / HANS LUCAS)

Les députés ont voté, le 12 mai dernier, l'expérimentation d'un numéro d'appel d'urgence unique, le 112, pour remplacer le 15 (Samu), le 17 (police) et le 18 (pompiers). Ce projet inquiète certains professionnels de santé qui ont signé une tribune dans la presse pour le dénoncer. C'est le cas de François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France, invité de franceinfo dimanche 23 mai : "Nous craignons une dégradation de la prise en charge des patients".

franceinfo : Que craignez-vous avec ce projet ?

François Braun : On voit qu'on essaie de nous imposer un système sans aucune discussion, sans aucune concertation, avec des risques clairement identifiés pour le patient. Nous craignons une dégradation de la prise en charge des patients à un moment où le temps est compté, c'est-à-dire l'urgence.

Nous craignons que le travail du Samu disparaisse petit à petit, alors que c'est un des éléments qui nous ont permis de tenir pendant la crise sanitaire.

François Braun

à franceinfo

Nous craignons que demain les Français ne soient plus aussi bien soignés qu'aujourd'hui.

Vous craignez une perte de temps pour la prise en charge du patient ?

C'est une perte de temps, c'est surtout totalement inutile. Cela ne répond pas aux défis qu'il y a actuellement. C'est un système qui n'existe quasiment nulle part, si ce n'est dans quelques pays européens, qui n'ont en plus pas la même organisation du système de santé que nous.

On a vu certaines affaires de décès de patients qui n'avaient pas été pris en charge suffisamment rapidement. Ce nouveau système ne permettrait-il pas de régler ces problèmes ?

Le système fonctionne actuellement parfaitement en symbiose entre le Samu, les sapeurs-pompiers et la police. Nous travaillons main dans la main et ça ne pose pas de problème.

On stigmatise de temps en temps des problèmes qu'on a pu avoir sur les 30 millions d'appels que nous recevons tous les ans.

François Braun

à franceinfo

C'est bien pour cela que nous améliorons le système depuis plusieurs mois, il répond encore plus vite, il met autour de la table généralistes et urgentistes pour avancer. C'est le système d'accès aux soins. Donc nous nous modernisons, nous améliorons notre système, et on vient nous dire : "Ce que vous faites, c'est mauvais, on va confier ça au ministère de l'Intérieur." Eh bien, nous ne sommes pas d'accord, a fortiori de confier des données médicales à un système dépendant du ministère de l'Intérieur.

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